Just had news that he died in a car crash in Nigeria. Here is the French story, taken from a posting on the Godard list.
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Jean Rouch : cinéaste, ethnologue et poète (BIO-PORTRAIT)
PARIS, 19 fév (AFP) - Cinéaste, ethnologue et poète, Jean Rouch a trouvé la mort à 86 ans au Niger, dans cette Afrique qui le passionnait depuis les années 1940 et à laquelle il avait consacré l'essentiel de ses quelque 120 films.
Mêlant fiction et documentaire, cet admirateur du cinéma-vérité avait qualifié de "ciné-transe" son art de saisir des images en plein mouvement.
Certaines oeuvres de celui qui avait d'ailleurs dirigé la Cinémathèque française (1987-1991) sont devenus des classiques de l'"anthropologie visuelle", comme "les Maîtres fous" et "Moi, un Noir".
Né à Paris le 31 mai 1917, fils d'un ancien directeur du Musée océanographique de Monaco, Jean Rouch découvre le cinéma à six ans en voyant "Nanouk l'Esquimau" de Flaherty. Cette expérience bouleversante déterminera plus tard sa vocation de cinéaste. Nanti d'un doctorat ès lettres, il obtient, en 1937, à l'Ecole des ponts et chaussées, le diplôme d'ingénieur civil.
Paradoxalement, c'est en détruisant des ponts afin de retarder l'avance ennemie qu'il fera la guerre. De retour du front, il rencontre au Musée de l'Homme, dans le Paris occupé, l'ethnologue Marcel Griaule, dont l'influence sera décisive sur sa passion pour l'Afrique.
Ingénieur au Niger (1941), Jean Rouch se passionne pour l'éthnologie et le cinéma après avoir assisté à une "merveilleuse et horrible" cérémonie funéraire. "Je me suis dit : cela ne peut pas s'écrire, cela ne peut que se filmer", racontait-il.
Son premier film, "Au pays des mages noirs" (1947), tourné avec une caméra achetée d'occasion, naît d'une expédition en pirogue sur le Niger avec deux amis. Viendront ensuite "Bataille sur le grand fleuve" (1952) et "les Maîtres fous" (1954), un document sur les rites de possession qui obtient le Grand prix du festival de Venise. En 1960, il réalise "Chronique d'un été" en collaboration avec le sociologue Edgard Morin, une enquête-choc sur les Parisiens.
"Moi, un Noir", qui recevra le Prix Louis-Delluc 1958, est un portrait d'une bande d'amis nigériens. Il fera, selon Jean-Luc Godard, "l'effet d'un pavé dans la mare du cinéma français".
Rouch tournera ensuite de nombreux documentaires parmi lesquels "La Chasse au lion à l'arc", primé à Venise en 1965, "Paris vu par" (1965), en co-réalisation, "Cocorico! Monsieur Poulet" (1974), road-movie africain évoquant l'hilarante odyssée de trois amis sillonnant la brousse nigérienne à bord d'une 2CV vétuste.
Directeur de recherche au CNRS, Jean Rouch s'était notamment employé à la préservation et à la restauration des trésors cinématographiques qu'elle détient. Ces derniers temps, il a milité activement contre la dispersion des collections du Musée de l'Homme vers le futur Musée du Quai Branly à Paris et le Musée des Civilisations de l'Europe et de la Méditerranée, à Marseille.
"Honte à ces gouvernants qui osent détruire ce haut lieu de connaissance, honte à ces spéculateurs qui ne reculent devant rien et veulent se saisir des collections scientifiques pour les dénaturer à des fins mercantiles", lançait-il.
Officier de la Légion d'honneur et officier des Arts-et-Lettres, Jean Rouch laisse aussi plusieurs ouvrages sur les Songhay, peuple d'Afrique occidentale. Veuf, il s'était remarié il y a deux ans avec une infirmière guadeloupéenne, Jocelyne Lamothe, qui se trouvait à ses côtés au moment de l'accident, mais qui "va bien" comme les autres passagers du véhicule.
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