Dear all,
Please find below a CFP from Espaces et sociétés on the theme of 'space and politics' (I am sorry I only have a French version). The journal publishes articles in French. However, we have a small fund, so we will be able to translate a few accepted articles submitted in English as well. Please note that submission deadline is 30 September 2006. Submission guidelines are available at:
http://www.espacesetsocietes.msh-paris.fr/Appels/appel2006_1.htm
Please contact me ([log in to unmask]) with any questions you might have if you are interested in submitting an article.
Many thanks.
Mustafa
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Appel à articles
REPENSER L’ESPACE ET LE POLITIQUE
Dans le numéro inaugural d’Espaces et sociétés, il y a quelque 35 ans, Henri Lefebvre écrivait : « Je répète donc qu’il y a politique de l’espace, parce que l’espace est politique ». Le succès de cette thèse fut tel qu’aujourd’hui les sciences sociales et les études urbaines tendent à considérer comme acquise la dimension politique de l’espace. Mais la nature de cette dimension est rarement explicitée et les appréciations diffèrent, parmi les auteurs ou les acteurs, sur la façon de la concevoir.
Ce numéro spécial vise donc à rouvrir le débat initié par Henri Lefebvre dans un contexte qui a beaucoup changé aux plans politique et idéologique, mais aussi sociologique, économique et technique. Certes, on continue à parler amplement de « politique urbaine » ou de « politique d’aménagement ». De même, les « politiques publiques » appliquées à l’espace, telle la « politique de la ville » en France, retiennent-elles aujourd’hui l’attention de maints chercheurs, suscitant de nombreux débats. Néanmoins, le caractère « politique » de l’espace ne paraît plus revêtir le sens qu’on lui donnait à l’époque. Alors que les certitudes messianiques, l’action collective et l’idée d’un progrès en marche s’épuisent, le vocable « politique » a lui-même perdu une partie de ses significations traditionnelles. Ceci aurait-il quelque relation avec cela ? C’est l’interrogation qui court en filigrane dans cet appel à articles.
L’étude de la dimension spatiale du politique et de la dimension politique de l’espace transcende les barrières disciplinaires, de la géographie à la philosophie politique, des études urbaines et de l’architecture à la sociologie. Elle paraît essentielle pour comprendre le déploiement de figures nouvelles du pouvoir sur, dans ou par le biais de l’espace, qu’il s’agisse de l’appropriation des choses ou du contrôle des humains, pour concevoir aussi des stratégies spatiales de résistance des groupes sociaux et leur conversion éventuelle en forces politiques.
Ce travail est important aujourd’hui, car des stratégies spatiales sont mises en œuvre pour créer ce qu’on a pu appeler un « état d’exception permanent » au travers d’espaces délibérément placés « hors-la-loi », où le droit ne s’applique pas, de la base de Guantanamo aux camps de réfugiés, des zones de « rétention » des aéroports à certains quartiers populaires de banlieues, voire aux « gated communities » en sécession ouverte ou larvée avec la communauté des citadins. Il est temps de rouvrir le débat sur la relation entre espace et politique, afin de mieux comprendre les pratiques « disciplinaires », mais aussi celles potentiellement émancipatrices, qui mobilisent l’espace de diverses façons.
On attend des contributions à ce numéro qu’elles proposent des approches critiques permettant de penser, à nouveaux frais, l’espace sous son jour politique, et le/la politique dans sa dimension spatiale, que ce soit à partir d’un renouvellement des conceptualisations ou de recherches empiriques portant sur les transformations en cours. Voici une indication, non exhaustive, des thèmes et questionnements qui pourraient être abordés dans les articles :
La relation espace/politique
Que signifie l’affirmation « l’espace est politique » ? Si la langue anglaise permet de distinguer entre politics, policy et polity, en France, les analyses les plus courantes ont tendance à mêler indistinctement la politique et le politique : d’une part, les relations de pouvoir et les conflits d’intérêt, et, d’autre part, leur institutionnalisation et leur régulation par le biais de l’État et du Droit. Ce qui laisse dans l’ombre la nature de la dimension politique de l’espace. Si les rapports de domination, omniprésents, rendent l’espace politique, si la multiplicité des intérêts en présence fait la politique, si l’« État de droit » délimite la présence et l’intervention du politique dans l’espace, il y a peu de mérite, alors, à affirmer que l’espace est politique. Y a-t-il d’autres façons de penser la nature politique de l’espace ? Est-ce que les différentes définitions du – ou de la – politique supposent ou impliquent des rôles différents de l’espace dans le jeu politique ? L’espace peut-il être considéré comme politique de façon univoque, ou y a-t-il des interprétations concurrentes, voire contradictoires ?
La construction politique de l’espace
Les clivages, les tensions et les conflits qui traversent les sociétés se matérialisent dans l’espace. Mais « le monde a changé » au cours des dernières décennies et ses « désordres » ne sont plus exactement les mêmes qu’auparavant. Comment appréhender politiquement les configurations spatiales nouvelles qui en résultent ? Quelles formes revêt, par exemple, le (re)déploiement des différents types de pouvoir dans l’espace ? Où passent et selon quelles modalités se dessinent les lignes de fracture, réelles ou virtuelles, que ce mouvement provoque ? Quelles politiques sont menées pour éviter qu’elles ne se convertissent en lignes de front ? En fonction de quelles finalités et selon quelles modalités ces politiques orientent-elles la production de l’espace, son organisation et son contrôle ?
La construction spatiale de la politique
Une autre façon d’argumenter la spécificité politique de l’espace est de le considérer comme le lieu possible de la constitution des individus en sujets politiques. On peut ainsi identifier des stratégies clairement spatiales dans le cadre de manifestations revendicatives ou de protestation : occupations de bâtiments ou de terrains vacants, opérations de commandos contre la prolifération des caméras de vidéosurveillance ou des affiches publicitaires, blocage physique d’opérations d’aménagement, etc. Quelle est la place de ces scènes extra-institutionnelles dans la (re)construction de la politique ? Sont-elles un simple arrière-plan pour les partis politiques ? Ou jouent-elles un rôle fondateur dans la formulation d’une nouvelle manière de penser et faire la politique ?
COORDINATION DU DOSSIER
Mustafa Dikeç et Jean-Pierre Garnier
CALENDRIER
30 septembre 2006 : date limite de remise des articles
8 janvier 2007 : informations aux auteurs
ADRESSE POUR LA CORRESPONDANCE
Mustafa Dikeç
27 avenue de Flandre, F-75019 Paris
France
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Attention, dorénavant la revue ne demande plus de propositions d’articles
mais directement les articles.
Les articles ne dépasseront pas 45 000 signes (espaces compris) en incluant : texte, notes, résumés, références bibliographiques, annexes.
Les conseils aux auteurs figurent dans chaque numéro.
Les normes de présentation et les conseils aux auteurs sont disponibles sur le site de la revue :
http://www.espacesetsocietes.msh-paris.fr
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Mustafa Dikeç
Postdoctoral Research Fellow
Faculty of Social Sciences
The Open University
http://www.open.ac.uk/socialsciences/staff/mdikec/info.html
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