L’Institut National de Statistique et d’Economie Appliquée (INSEA, Rabat) et le
Centre de Recherches Politiques de la Sorbonne (Université Panthéon-Sorbonne,
Paris 1)
Avec la participation des :
réseau scientifique TERRA et réseaux interassociatifs Migreurop et Shabaka
Et le soutien financier du :
Bureau International du Travail et de la Fondation Friedrich Ebert - Rabat
...organisent une Université Ouverte d’une semaine sur le thème :
MIGRATIONS, LIBERTE DE CIRCULATION ET DEVELOPPEMENT
à l’INSEA, Rabat (Maroc)
du lundi 27 au jeudi 30 mars 2005
Organisateurs : Professeurs M. Lahlou (INSEA) et J. Valluy (Paris 1)
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La dramatisation contemporaine du fait migratoire, pourtant historiquement et
géographiquement universel, le déferlement de passions, notamment nationalistes
et xénophobes, mais aussi les croyances et les phantasmes d’envahissement qui
submergent les débats publics à ce sujet tant en Europe qu’au Maghreb rendent
plus que jamais nécessaires l’expression et la formation de regards critiques,
par les sciences sociales notamment, sur les enjeux très actuels des migrations
entre l’Afrique et l’Europe.
Ce contexte impose également de mieux organiser la communication entre des
points de vue trop souvent ancrés dans leurs raisons culturelles, économiques
et sociales de part et d’autre de la mer Méditerranée. Malgré des visions du
monde et des priorités parfois éloignées, une réflexion eurafricaine doit
permettre de trouver les raisons communes, humanistes et économiques,
d’affronter ensemble le fléau de la phobie des étrangers.
Un premier axe d’analyse concerne la dimension économique des enjeux
migratoires. Le regain des politiques et des analyses utilitaristes de la
migration, tendant réduire cette dernière à ses seules motivations et aspects
économiques, crée le sentiment trompeur d’un consensus de part et d’autre de la
Méditerranée alors même que l’utilitarisme ambiant aboutit en fait, au Sud ou
au Nord, à des prescriptions divergentes : une telle vision du monde, d’un
côté, permet aux acteurs du Sud d’utiliser le fait migratoire comme argument de
pression pour revendiquer une aide accrue à un développement sur place ; mais,
de l’autre côté, cette même analyse économique justifie des politiques
d’ouverture sélective des frontières permettant à l’Europe de « faire son
marché » au sud et d’absorber les précieux efforts de formation qui y sont
réalisés. Par ailleurs, les lectures utilitaristes de la migration, outrent
qu’elles minent l’application, déjà très résiduelle du droit d’asile,
fragilisent l’idée même de liberté de circulation des personnes. Cependant,
alors que la défense de telles valeurs est essentielle pour de nombreux
mouvements agissant en faveur des exilés, des migrants ou plus largement des
étrangers, elle peut avoir pour effet involontaire de marginaliser des
préoccupations légitimes, y compris pour ces mouvements, relatives au
développement économique des pays du Sud. Comment, face à ces contradictions,
concilier les deux finalités parallèles, à la fois sur un plan humain et
idéologique, de la liberté de circulation et du développement économique ?
Quelles articulations s’esquissent entre les acteurs et réseaux centrés sur
l’une ou l’autre de ces deux préoccupations ?
Un deuxième axe d’analyse concerne la question de la compatibilité des
références à la liberté de circulation des personnes, d’une part, et au droit
d’asile issu de la Convention de Genève sur les Réfugiés (1951), d’autre part,
notamment lorsque l’on considère ensemble les situations sociales et politiques
du nord de la méditerranée et celles du Sud. Liberté de circulation et droit
d’asile peuvent converger dans une même intention de libérer des personnes en
réduisant les entraves à la circulation internationale, mais s’opposer aussi
fondamentalement lorsque sont évoquées la possibilité, l’utilité et la
légitimité d’une sélection des bénéficiaires de l’un ou l’autre de ses
principes. Ce débat semble devenu incongru pour les pays de l’Union Européenne,
où non seulement les voix en faveur de la liberté de franchir ses frontières
communes sont tellement minoritaires qu’elles paraissent inexistantes, mais où,
de surcroît, le droit de l’asile s’est transformé en un droit du rejet de la
quasi-totalité des demandes de protection et en une politique dite
d’externalisation de l’asile tendant à en faire assumer la charge par des pays
voisins, notamment ceux du Maghreb. Face à ces évolutions européennes très
marquées, les réponses sur le continent africain se cherchent encore, entre la
tentation de restreindre le droit d’asile, parfois par mimétisme économiquement
contraint ou volonté de rapprochement avec l’Europe et une politique de libre
circulation tant par les ressortissants du Maghreb que pour les exilés
originaires d’autres pays d’Afrique. Comment concevoir l’émergence d’une
communauté de références communes par delà ces contradictions ? Quels acteurs
ou réseaux sont-ils porteurs d’une telle émergence, transnationale, à travers
la Méditerranée et l’Afrique ?
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PUBLIC :
A partir de cette double problématique interviendront des spécialistes
universitaires et associatifs devant une assemblée composée d’étudiants,
responsables associatifs, militants syndicalistes, politiques et des droits de
l’homme, journalistes, avocats, fonctionnaires ou encore simples citoyens
souhaitant s’informer, se former et réfléchir ensemble aux enjeux contemporains
de la migration et de l’exil.
Participation gratuite sur inscription préalable adressée aux deux
organisateurs : <[log in to unmask]> et <[log in to unmask]>
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DEROULEMENT :
Durant quatre jours (lundi 27, mardi 28, mercredi 29, jeudi 3 mars), chaque
journée sera organisée autour de quatre interventions d’une heure, chacune
suivie de trente minutes de débats entre la salle et l’intervenant.
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PROGRAMME :
LUNDI 27 MARS -
LE CONTEXTE EURO-AFRICAIN DES NOUVEAUX ENJEUX MIGRATOIRES
· Mehdi LAHLOU (Univ. INSEA, Rabat), « Les réalités économiques de l’Afrique et
la redéfinition en cours des enjeux migratoires face à l’Europe ».
· Lucile BARROS (Centre d'accès au droit des étrangers), « Entre immigration
rêvée et immigration choisie »
· Claire RODIER (GISTI, MIGREUROP), «°De la politique européenne de
l’externalisation de l’asile à la logique des camps »
· Ali BENSAAD (Univ. Aix-Marseille), « Le Maghreb et l’Afrique subsaharienne
sous la pression anti-migratoire de l’Europe »
MARDI 28 MARS -
LUTTES ET AMBIGUÏTES DES IDEOLOGIES DE LA MIGRATION
· Jérôme VALLUY (Univ. Paris 1), « Le tournant national-sécuritaire en Europe :
de la "spirale du rejet" à l’"Europe des camps" »
· Alain MORICE (Univ. Paris 7 - CNRS), « L’idéologie utilitariste dans les
politiques de l’immigration : histoire et formes actuelles ».
· Jean-Pierre ALAUX (GISTI), « Liberté de circulation ou droit d’asile : quelle
priorité politique ? Les tenants et aboutissants d’un choix politique majeur.
».
· Abdelhamid EL JAMRI (Comité des Nations Unions des travailleurs migrants), «
La protection des droits des travailleurs migrants dans les pays d'accueil (au
nord et au sud) »
MERCREDI 29 MARS -
GOUVERNEMENTS DU MAGHREB ET PRESSIONS EUROPEENNES
· Abdelkrim BELGUENDOUZ (Univ. Mohammed V), « Les politiques migratoires du
Maroc:enjeux intérieurs et enjeux externes ».
· Abderrahim EL JAMAÏ (avocat) « La protection des droits de l'homme au Maroc,
et de celle des migrants. »
· Houria ALAMI MCHICHI MCHICHI (Univ. Hassan II, Casablanca), « De quelques
éléments de la politique migratoire marocaine : l'Etat plus rationnel ou plus
pragmatique ? ».
· Abdelhamid AMINE (AMDH Maroc) « La loi de 2003 et le statut légal des lieux
d’enfermement des migrants »
JEUDI 30 MARS -
DES ASSOCIATIONS FACE AUX POLITIQUES EUROPEENNES
· Lucile DAUMAS (ATTAC-Maroc), « Les évolutions du mouvements altermondialiste
face aux enjeux migratoires : immigration et forum sociaux en Afrique »
· Michel AGIER (IRD / EHESS), « Les pièges de l'humanitaire et les risques de
subordination des ONG et associations aux logiques gouvernementales de type
sécuritaire »
· Boubker EL KHAMLICHI (Shabaka), « Les obstacles et difficultés rencontrées
par les associations marocaines de solidarité avec les exilés dans leurs
efforts de mobilisation»
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· CLOTURE : M. Lahlou, J. Valluy
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Note: The material contained in this communication comes to you from the
Forced Migration Discussion List which is moderated by the Refugee Studies
Centre (RSC), University of Oxford. It does not necessarily reflect the
views of the RSC or the University. If you re-print, copy, archive or
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