Deuxième appel de Communications et de Panels

Prescriptivisme et patriotisme: du nationalisme à la mondialisation

17-19 août 2009, New College, University of Toronto, Canada.

Ce colloque international sera consacré aux liens historiques et contemporains entre le prescriptivisme linguistique et le patriotisme politique. Il abordera deux questions qui préoccupent les chercheurs. Quel est le rôle que jouent la politique domestique, la mondialisation et les migrations transnationales dans l’émergence ou l’évolution des variétés de l’anglais ou du français (e.g. le singlish, l’écossais, le chiac, l’anglais standard, le français international, les créoles anglais et français) ? Dans quelle mesure ces variétés ont-elles été modelées par des attitudes prescriptives et des instruments normatifs comme les dictionnaires?  Le colloque “Prescriptivisme et patriotisme” s’inspire de rencontres et de publications antérieures sur le prescriptivisme linguistique, dont un premier colloque à l’Université de Sheffield sur l’anglais du XVIIIe siècle (2003) et un second à l’Université de Catania sur le prescriptivisme dans l’anglais moderne (2006).

Le prescriptivisme linguistique – l’idée qu’une langue ou un dialecte a plus de valeur que d’autres et devrait ainsi constituer la norme pour la communauté linguistique entière – entretient avec la politique, tant domestique qu’internationale, des liens évidents et cependant complexes. Traditionnellement, on a associé le prescriptivisme linguistique à l‘évolution des états-nations européens. En raison des débats sur la définition et l’existence du « nationalisme », la promotion administrative des langues vernaculaires contre le latin a avec l’évolution des identités nationales européennes un rapport qu’on peut qualifier de compliqué. Des rapports bien plus clairs entre  prescriptivisme et  patriotisme apparaissent quand les pouvoirs européens et coloniaux commencent à privilégier un dialecte de la langue vernaculaire parmi d’autres, des vernaculaires “nationaux” au lieu des langues autochtones ou, plus récemment, au lieu des langues parlées par les populations immigrantes.

Dans un contexte de mondialisation, les langues régionales et les variétés régionales de langues internationales ont acquis un prestige accru en tant qu’expressions de l’identité, prestige tant voilé que déclaré. Et ce, particulièrement pour les colonies ayant accédé à l’indépendance. Pourtant, les anglais internationaux demeurent utiles comme outils économiques et gardent leur prestige. Dans des régions telles que Singapour, deux modèles d’identité nationale s’affrontent : l’emploi du singlish par les media et la promotion du « Good English » par l’État. Par ailleurs, la francophonie vit des tensions semblables entre les modèles d’identité et de légitimité un peu partout sur son territoire, mais avec ses particularités propres, comme en témoigne le contraste entre le Québec et les milieux minoritaires ailleurs au Canada. Enfin, le rôle que jouent les media dans la mise en place de normes linguistiques soulève la question plus large des instruments de la prescription et de l’autorité sociale de leurs agents. Le prescriptivisme est souvent associé avec des mécanismes provenant d’en haut, comme les directives émanant de l’État, les Académies linguistiques et l’école. Toutefois, ses méthodes peuvent être informelles aussi bien qu’institutionnelles: à titre d’exemple, les normes de politesse à l’intérieur de groupes sociaux pourraient exiger l’emploi de variétés non prestigieuses dans des contextes bien particuliers.

Le comité de sélection accueillera des propositions de communications et de symposiums sur des thèmes historiques et contemporains qui examinent les rapports entre le patriotisme linguistique et le patriotisme politique. Le colloque ayant lieu à Toronto, il reflétera la diversité linguistique et l’animation culturelle qui caractérise cette ville en mettant en scène les langues officielles du Canada, ainsi que les créoles qui y sont associés (créoles anglais et français).

Bien que le colloque se situe dans le cadre de la linguistique, nous espérons ouvrir le dialogue à tous ceux et celles qui s’intéressent à la langue dans des domaines aussi divers que l’anthropologie, les sciences de l’éducation, l’histoire, les études littéraires, les sciences politiques, la sociologie, la traductologie, les études théâtrales et cinématographiques, les études autochtones et les études régionales (canadiennes, africaines, antillaises, asiatiques, etc.). Les thèmes abordés incluent, par exemple, le contact linguistique, la linguistique des missionnaires, la théorie post-coloniale, les études diasporiques, les identités anglophones et francophones, l’altérité, le genre et le nationalisme linguistique, et les créoles.

Nous avons l’intention de diffuser nos découvertes dans un recueil de communications qui contextualisent la promotion formelle ou informelle de langues ou dialectes dans un milieu politique particulier.

Les communications ne devraient pas dépasser vingt minutes. Les propositions de communication et de panel (250-500 mots), en anglais ou en français, doivent mentionner le  titre provisoire, le thème et la langue de la communication. Elles devront parvenir à l’adresse ci-dessous au plus tard le 20 octobre, 2008 (nouvelle date.

Veuillez soumettre la proposition en document attaché MS-Word, en mentionnant dans le courriel les noms de tous les documents attachés. Veuillez inclure un bref curriculum vitae comprenant votre citoyenneté, votre affiliation et votre statut. Les communications seront considérées pour la publication des actes du colloque.

Carol Percy (Department of English, New College)

linguistic.prescriptivism"at sign"utoronto.ca


Second calls for Papers and Panels:

Prescriptivism and patriotism from nationalism to globalization

August 17-19, 2009. New College, University of Toronto, Canada.

This international conference centres on the historical and contemporary links between linguistic prescriptivism and political patriotism. Two research questions inform it. What roles have domestic politics, globalization, or transnational migration patterns played in the emergence of linguistic varieties like Standard English, Scots, Singlish, International French, chiac, English and French creoles? And to what extent have these varieties been shaped by prescriptive attitudes and instruments like dictionaries? “Prescriptivism and patriotism” is inspired by previous meetings and publications on linguistic prescriptivism: one at the University of Sheffield with a symposium on eighteenth-century English (2003); another at the University of Catania on prescriptivism in later modern English more generally (2006).

The conference theme of linguistic prescriptivism – the idea that one language or dialect is better than another and ought to be the norm for the whole speech community – has strong but not straightforward connections with politics, both domestic and international. Linguistic prescriptivism has traditionally been linked with the development of European nation-states. Because of debates about the definition and existence of ‘nationalism’, the administrative promotion of European vernaculars over Latin has a complicated connection with the development of European national identities. Rather clearer connections between prescriptivism and patriotism arise from both European and colonial promotion of one dialect of the vernacular over others, of ‘national’ vernaculars over indigenous languages or, more recently, over immigrant languages.

In the global context, local languages and local varieties of international languages have risen in both overt and covert prestige as expressions of identity, especially after a former colony's independence. Yet international Englishes remain useful economic tools and retain prestige. In such settings as Singapore, the media’s use of Singlish and the government’s promotion of Good English are in conflict as models of national identity. Moreover, while similar tensions between local and global models of identity and legitimacy pervade la francophonie, the particularity of its linguistic politics can be illustrated by contrasting Quebec with the minority communities in the rest of Canada. Finally, the role of the media in establishing language norms raises the broader question of the instruments of prescription and the social authority of their agents. Prescriptivism is often associated with such top-down mechanisms as government policies, language academies, and schools. However, its methods can be informal as well as institutional: in-group politeness norms, for instance, might prescribe the use of non-prestige varieties in particular contexts.

The Conference Committee welcomes the submission of proposals for papers and panels on historical and contemporary topics that explore the connections between linguistic and political patriotism. Taking place at New College, University of Toronto, and reflecting its location in the vibrant venue of Toronto, Canada, this themed conference will feature both of Canada's official languages as well as their associated creoles. 

While this conference has its basis in language studies and linguistics, we hope to further dialogue with scholars engaged in linguistic research in such fields as anthropology, education, history, literary studies, political science, sociology, translation, theatre and film, and/or aboriginal, African, Asian, Canadian, Caribbean, and other area studies. Approaches might include language contact, missionary linguistics, post-colonial theory, diaspora studies, Anglophone and Francophone identities, alterity studies, gender and linguistic nationalism, and creoles.

We intend to disseminate our findings in a collection of essays that contextualize the formal or informal promotion of particular languages and/or varieties in a particular political setting.

Talks should be no longer than twenty minutes in length. Those interested in participating are invited to submit abstracts of 250-500 words describing their proposed papers, with a provisional title, and specifying the language of the talk. The deadline for submissions is October 15, 2008 (extended deadline).

Electronic submissions should be sent as MS-Word attachments and the name of any document referred to in the covering letter. Please include a brief CV including citizenship, institutional affiliation(s), and status (i.e., grad student, post-doc, faculty, independent scholar). Papers will be considered for publication in the proceedings.

Enquiries and submissions to

Carol Percy (Department of English at New College) at

linguistic.prescriptivism"at sign"utoronto.ca


Anne-Marie Brousseau
French Department, Carr Hall 311
University of Toronto
100 St. Joseph
Toronto (ON)
Canada M5S 3C2

(416) 926-1300 #3357