Interesting study of bone mineral content to reveal essentially carnivorous Neanderthal diet and distinguish between browsers and non-browsers. AB Ariane Burke, Assoc. Prof. Dept. of Anthropology, U. of Manitoba, Winnipeg, MB, Canada, R3T 5V5 Tel. (204) 474-6654 Fax. (204) 474-7600 *************************** Comptes rendus de l'Académie des sciences - Série IIa - Sciences de la Terre et des planètes 2001 - IIa - Volume 332 - Numéro 1 - pp: 59-65 Les Néandertaliens étaient-ils essentiellement carnivores ? Résultats préliminaires sur les teneurs en Sr et en Ba de la paléobiocénose mammalienne de Saint-Césaire Vincent Balter, Alain Person, Nathalie Labourdette, Dorothée Drucker, Maurice Renard, Bernard Vandermeersch Des taxons ayant une relation proie-prédateur peuvent être discriminés à partir des rapports (Sr/Ca) et (Ba/Ca) des bioapatites, qui constituent la phase minérale de leur squelette. Le Sr et le Ba sont préférentiellement éliminés (bioségrégation) au cours des processus métaboliques par rapport au Ca. Ce phénomène se traduit par une diminution des rapports Sr/Ca et Ba/Ca d’un niveau trophique au suivant. Ce principe a été appliqué à la reconstitution d’un paléoréseau trophique pléistocène, à partir de l’analyse chimique des ossements mammaliens retrouvés sur le site de Saint-Césaire (Charente-Maritime, France), au sein desquels ont été exhumés les restes d’un Néandertalien. Une série d’attaques sélectives a permis d’éliminer les néoformations diagénétiques et de retrouver les valeurs initiales en Sr et Ba des carbonates hydroxylapatites. Les données obtenues tendent à replacer le Néandertalien parmi les carnivores. La distribution des rapports Ba/Ca des os des herbivores fait apparaître une distinction entre les ruminants et les non-ruminants. Un modèle de bioségrégation du Sr par rapport au Ca permet de quantifier les rapports qui lient les teneurs de ces éléments dans l’alimentation et dans les biopatites d’un organisme. En inversant ce modèle et en testant différentes compositions alimentaires possibles, il apparaît que l’alimentation du Néandertalien de Saint-Césaire était essentiellement composée de viande (Å 97 % pondéral), l’apport complémentaire d’origine végétale ou ichtyologique. Une alimentation combinant uniquement végétaux et poissons est exclue en quelques proportions que ce soient. réseau trophique / régime alimentaire / bioségrégation du Sr et du Ba / bioapatite / Homo sapiens neanderthaliensis / Europe / Würm moyen