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652 #                                                                                                           Association Médicale Franco-Palestinienne 
 BP 33 - 13191 Marseille Cedex 20 FRANCE
Phone+Fax : +33 (0) 491 089 017
E-mail : [log in to unmask] 
Pierre-Alexandre Orsoni Président
Daniel Garnier Secrétaire
Daniel Amphoux Trésorier

  Au sommaire du 64° POINT D'INFORMATION PALESTINE DU 22/05/2000 :

  Courrier - Nous avons reçu un courrier de M. Thierry Bianquis, Professeur d'histoire et civilisation islamiques à l'Université Lumière-Lyon 2
  Communiqué - Message d'Evry Palestine du vendredi 19 mai 2000 - Israël fait usage de balles contenant des substances chimiques qui attaquent le système nerveux
   
  Rendez-vous Palestine - Meeting autour de la Palestine, le vendredi 23 juin 2000 à 19 heures, à la Bourse du Travail - 3, rue du Château d'eau, 75010 Paris (M° République)
   
  Revue de presse Palestine
  1.. Territoires enflammés : Israël donne l'alarme par Christophe Boltanski in Libération du lundi 22 mai 2000
  2.. Barak, Premier ministre sinistré sur tous les fronts par Christophe Boltanski in Libération du lundi 22 mai 2000
  3.. Inquiétudes françaises par Jacques Amalric in Libération du lundi 22 mai 2000
  4.. Barak suspend les négociations en Suède avec les Palestiniens par Danielle Haas Dépêche de l'agence Reuters du dimanche 21 mai 2000, 21h06
  5.. L'ALS abandonne cinq villages, le Hezbollah étend son action à Chebaa Dépêche de l'Agence France Presse du dimanche 21 mai 2000, 17h51
  6.. L'Autorité palestinienne intervient pour stopper les émeutes Dépêche de l'Agence France Presse du dimanche 21 mai 2000, 17h17
  7.. Le Liban sud, un terrain abondamment miné pour l'ONU Dépêche de l'Agence France Presse du dimanche 21 mai 2000, 15h03
  8.. Le président syrien et le roi de Jordanie discutent de la paix au Proche-Orient Dépêche de l'agence Associated Press du dimanche 21 mai 2000, 14h39
  9.. Flambée de violence : M. Barak renonce à son voyage à Washington par Samar Assad Dépêche de l'agence Associated Press du dimanche 21 mai 2000, 1h55
  10.. Le Liban accuse Israël de vouloir détruire le château Beaufort Dépêche de l'agence Associated Press du samedi 20 mai 2000, 21h53
  11.. Israël frappe des Palestiniens pro-syriens, des miliciens de l'ALS désertent Dépêche de l'Agence France Presse du samedi 20 mai 2000, 17h31
  12.. Violents affrontements dans les territoires palestiniens Dépêche de l'Agence France Presse du samedi 21 mai 2000, 16h08
  13.. Plus de 80 blessés dans les affrontements en Cisjordanie et à Gaza Dépêche de l'agence Associated Press du samedi 20 mai 2000, 14h30
  14.. TNP : accord sur le désarmement, mais blocage sur Israël Dépêche de l'Agence France Presse du samedi 20 mai 2000, 0h59
  15.. "Jours de la colère" des Palestiniens : une cinquantaine de blessés Dépêche de l'Agence France Presse du vendredi 19 mai 2000, 20h15
  16.. Affrontements entre soldats israéliens et policiers palestiniens Dépêche de l'Agence Reuters du vendredi 19 mai 2000, 18h25
  17.. Syndrome de la guerre du Golfe : les vaccinations multiples mises en cause TF1 (sur le Web) le vendredi 19 mai 2000 à 7h40
  18.. Syrie, le dauphin fait le ménage par Mireille Duteil in Le Point du vendredi 19 mai 2000
  19.. Irak Extrait du point de presse du Porte-parole du Quai d'Orsay le vendredi 19 mai 2000
  20.. Proche-Orient Extrait du point de presse du Porte-parole du Quai d'Orsay le vendredi 19 mai 2000

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Courrier 
Nous avons reçu ce courrier de M. Thierry Bianquis, Professeur d'histoire et civilisation islamiques à l'Université Lumière-Lyon 2 :
Je vous remercie pour les extraits de presse très intéressants que vous m'envoyez régulièrement.
Le silence quasi total des journaux télévisés français, publics ou privés et de la plupart des quotidiens sur l'injustice quotidienne à laquelle est soumise la population palestinienne est effrayant. Pour le procès intenté en Iran contre des accusés dont la plupart sont juifs, je ne sais absolument pas si les accusations sont inventées de toutes pièces ou reposent sur des faits réels et comme tout le monde je désire un procès équitable et transparent mais ce serait le comble de l'antisémitisme de croire qu'un crime n'a pas été commis parce que son auteur serait juif ou qu'un acte n'est pas un crime parce que son auteur est un juif. Historien, je sais que, malheureusement, l'état-major israélien a utilisé la 
provocation dans le passé et a recouru à des citoyens juifs d'autres Etats pour obtenir des renseignements stratégiques ou économiques. Les affaires réelles d'espionnage israélien, affaire Lavon en Égypte (attentats provoqués) et Cohen en Syrie (transmissions de renseignements militaires par un juif arabophone s'occupant officiellement d'exportation d'objets artisanaux syriens), ont renforcé dans les années 1950-70 la méfiance de la population arabe à l'égard des étrangers et l'antisémitisme. De même un citoyen français juif a été utilisé pour livrer des secrets de fabrication de Dassault qui ont 
permis à Israël de produire rapidement un avion de chasse. Un juif citoyen américain a été emprisonné aux États Unis pour espionnage militaire. En faisant cela, les Israéliens ont renforcé un antisémitisme latent qui leur est utile pour justifier leur refus d'accepter les décisions de l'ONU. Il se trouve que la plupart des juifs que j'ai fréquentés dans le passé n'étaient pas sionistes mais leur position était totalement méconnue et ils n'avaient pas envie de s'opposer à leur communauté ce qui est tout à fait 
légitime. ceux que je connais actuellement sont muets sur ce sujet. Il me semble que l'aveuglement de la presse face à la réalité du traitement subi par les Palestiniens  est plus réel en france que dans n'importe quel autre pays occidental. Amicalement à vous. Thierry Bianquis

Communiqué
Message d'Evry Palestine du vendredi 19 mai 2000 - Israël fait usage de balles contenant des substances chimiques qui attaquent le système nerveux
De sources palestiniennes nous avons reçu le message suivant : Les troupes israéliennes ont utilisé des substances chimiques en Cisjordanie contre les manifestants palestiniens ayant entraînées des réactions spasmodiques, des convulsions, et même des cas de paralysie. La substance chimique est attaché à une pointe fixée à l'intérieur des balles enveloppées de caoutchouc qui pénètre le corps plus en profondeur qu'une balle ordinaire afin d'atteindre le système nerveux. Selon les médecins palestiniens, la substance chimique dégagée par la pointe pourrait même causer une paralysie définitive. Les nouvelles balles ont été utilisées ces derniers jours dans les heurts entre manifestants palestiniens et l'armée d'occupation israélienne et les journaux palestiniens ont présenté des photos de ces nouvelles balles dans leur édition du 17 juillet. Au moins cinq manifestants palestiniens ont été tués et 500 ont été blessés. Israël n'a pour l'instant pas communiqué sur cette utilisation de nouvelles armes contre les manifestants palestiniens.
- Contact : Dominique Vincent - 3, rue Picasso - 91000 Evry - Fax : 01 60 77 86 65 [log in to unmask]

Rendez-vous Palestine
A l'initiative de la Coordination parisienne Association France Palestine - Association Médicale Franco-Palestinienne (BP 64 - 75622 Paris Cedex 13) de la CGT Paris (85, rue Charlot - 75140 Paris Cedex 03) et de l'Union Juive Française pour la Paix (BP 102 - 75690 Paris Cedex 20) un meeting sera organisé le vendredi 23 juin 2000 à 19 heures, à la Bourse du Travail - 3, rue du Château d'eau, 75010 Paris (M° République) avec la participation d'Isabelle Avran (journaliste) : Les négociations et le futur Etat palestinien ; Walid Charara (journaliste) : Les Palestiniens et le retrait israélien du Liban ; Françoise Germain-Robin (journaliste) : Tensions au sein du peuple palestinien ; Georges Labica (philosophe) : La Palestine dans les médias français ; Gérard Salkowsky (CGT Paris) : Les travailleurs palestiniens, situation et perspectives ; Richard Wagman (UJFP) : Les colonies d'implantation et le role de l'Europe, suivi d'un débat en présence de Leïla Shahid, Déléguée générale de Palestine en France (sous réserve).
Pour la Palestine : vérité et justice
En septembre 2000, sept années se seront écoulées depuis la poignée de mains entre Yasser Arafat et Itzahk Rabin, après la signature, à Washington, des accords négociés à Oslo. Mais, depuis lors, l'État hébreu n'a fait que renforcer sa mainmise sur les territoires conquis en 1967, où se trouvent aujourd'hui 65 bases militaires et quelque 180 " colonies " peuplées de 350.000 Israéliens, immigrés de fraîche date pour la plupart. Des " routes de contournement " reliant ces implantations fragmentent la Cisjordanie en 170 enclaves à peuplement palestinien, sortes de bantoustans auxquels Israël s'apprête à conférer l'autonomie administrative mais qui demeureront totalement dépendants de la puissance occupante pour leurs approvisionnements et même pour leur alimentation en eau.
Le 17 mai 1999, Ehoud Barak est devenu Premier ministre, supplantant Nétanyahou dans un électorat inquiet des provocations bellicistes de ce dernier. Dès son accession au pouvoir, il s'est déclaré prêt à ouvrer pour " mettre fin à cent ans de conflits israélo-arabes ". A plusieurs reprises, il a fait savoir dans le monde entier qu'Israël rouvrait les négociations avec l'Autorité palestinienne et les États arabes voisins. A chaque fois, il ne s'agissait pourtant que de définir les modalités d'application de mesures auxquelles Israël s'était déjà antérieurement engagé. Les dates butoirs des étapes à parcourir ont été sans cesse retardées. Aujourd'hui, alors que la liste des " dossiers " à discuter n'est pas arrêtée, on annonce que le traité de paix final devrait être signé le 20 septembre 2000. Cependant, E. Barak poursuit, sur le terrain, la politique de Nétanyahou : en six mois, son gouvernement a autorisé plus de constructions dans les colonies que le Likoud n'en avait autorisé en trois ans. Tout en s'opposant à l'installation de quelques tentatives d'implantations " sauvages ", E. Barak prononce des discours de plus en plus catégoriques : aucun droit au retour en Israël ne sera concédé aux expulsés de 1948 ; il n'y aura pas de partage de souveraineté sur Jérusalem, pas d'évacuation totale de la Cisjordanie ni de démantèlement de colonie importante.
Ehoud Barak est décidé à retirer l'armée israélienne du Sud Liban au plus tard le 7 juillet. Mais David Lévy, son ministre des Affaires étrangères, a prévenu : chaque attentat perpétré à partir du territoire libanais sera suivi de représailles qui atteindront, s'il le faut, des populations civiles et frapperont les infrastructures économiques du pays. D'une indulgence illimitée à l'égard de l'État hébreu, les Occidentaux n'élèvent, dans le meilleur des cas, que des admonestations feutrées. L'essentiel est toujours de " ne rien faire qui puisse gêner le gouvernement israélien ". En France même, l'Assemblée nationale a voté, le 23 novembre 1999, le projet de loi autorisant la ratification de l'Accord d'Association économique entre l'Union européenne et l'État d'Israël. Lors de son voyage officiel en février dernier, Lionel Jospin a cautionné la politique d'Ehoud Barak, qualifiant de " terroristes " ceux qui, sur le territoire libanais, combattent l'armée israélienne, et considérant leurs actions de résistance comme autant d'opérations commandées par la Syrie. Les médias ancrent dans les opinions publiques l'idée que les négociations inlassablement relancées et non moins régulièrement interrompues représentent autant d'efforts courageux d'Israël dans un " processus de paix " dont le piétinement est, le plus souvent, imputé à " l'intransigeance " de ses adversaires ou aux agissements de " terroristes ", animés par la volonté de mettre la paix en échec.
Plus que jamais, Israël mène le jeu, au mieux de ses intérêts. Assuré du soutien indéfectible des États-Unis et de la neutralité embarrassée de l'Europe, l'actuel gouvernement d'Ehoud Barak mise sur sa force et sur le temps, observant que la communauté internationale s'habitue peu à peu à l'étouffement des aspirations nationales palestiniennes. Ce faisant, il prépare, pour le peuple israélien lui-même, un avenir dramatique.
Il n'y aura pas de paix au Proche-Orient sans reconnaissance des droits imprescriptibles du peuple palestinien. Israël doit respecter les principes fondamentaux du droit international et se soumettre aux résolutions des Nations Unies. La France doit prendre des initiatives en ce sens dans l'Union européenne dont elle assurera la présidence à partir du 1er juillet, et au sein de l'Organisation des Nations Unies où elle peut jouer un rôle majeur. Proclamé " Année de la paix " par l'UNESCO, l'an 2000 doit être, pour les peuples du Proche-Orient, une année d'espoir après un demi-siècle de guerres et de désastres.
- Renseignements : Annie Coussemant (secrétaire France-Palestine Paris-Sud) [log in to unmask]

Revue de presse Palestine
 
1. Libération du lundi 22 mai 2000
Territoires enflammés : Israël donne l'alarme par Christophe Boltanski
Le Premier ministre israélien Ehud Barak a interrompu hier le processus de paix avec les Palestiniens et a sommé Yasser Arafat de "prendre les mesures nécessaires". 
Ehud Barak somme Yasser Arafat de choisir entre la négociation et l'Intifada. Devant la poursuite de la violence, le Premier ministre travailliste a rappelé hier "pour consultation" ses émissaires, le ministre de la Sécurité intérieure, Shlomo Ben Ami, et l'avocat Gilad Sher, qui menaient des pourparlers discrets depuis une dizaine de jours avec deux dirigeants palestiniens à Stockholm. Ce canal parallèle s'était substitué aux discussions officielles conduites jusque-là à Eilat, sur la mer Rouge. 
La suspension du processus de paix intervient après un nouveau week-end d'émeutes en Cisjordanie et dans la bande de Gaza. Hier matin, des bouteilles incendiaires ont été jetées sur de nombreuses voitures israéliennes, y compris à Jéricho, ville palestinienne habituellement paisible. Une fillette de 2 ans a été gravement brûlée. Depuis, Tsahal a interdit l'accès des enclaves autonomes aux touristes et aux Israéliens. 
La veille, dans trois de ces enclaves (Hébron, Ramallah et Tulkarem), une centaine de lanceurs de pierres avaient été touchés par des balles d'acier enrobées de caoutchouc. Deux Palestiniens sont morts, portant à six le nombre de manifestants tués en une semaine. 
"Israël n'acceptera pas que la situation continue ainsi et exige avec force de l'Autorité palestinienne qu'elle prenne les mesures nécessaires pour que les 
incidents ne se reproduisent pas", a déclaré Ehud Barak lors de la réunion hebdomadaire du gouvernement. Il a également annoncé que ses troupes ne se retireront pas d'Abou Dis, El-Ezarieh et Suwahara - trois localités proches de Jérusalem qui devaient passer sous contrôle palestinien - aussi longtemps que Yasser Arafat "n'aura pas fait la preuve qu'il contrôle ses hommes sur le terrain". 
L'inquiétude est d'autant plus grande en Israël que les balles réelles succèdent aux pierres. Vendredi, une nouvelle fusillade a éclaté entre policiers palestiniens et soldats de Tsahal, à Gaza, devant la colonie israélienne de Netzarim. 
Menace contre Arafat. Hier, les forces de sécurité de Yasser Arafat se sont, en plusieurs endroits, opposées aux manifestants. A Gaza, les émeutiers ont été embarqués dans des camions et éloignés du champ de bataille. En cas de répétition des événements de la semaine précédente, l'état-major de Tsahal se dit prêt à recourir aux hélicoptères de combat et aux tanks. Lundi dernier, un général israélien avait menacé devant ses interlocuteurs palestiniens de bombarder le quartier général de Yasser Arafat à Ramallah. 
Le leader travailliste a téléphoné au roi Abdallah de Jordanie, à Jacques Chirac et à son homologue égyptien Hosni Moubarak "pour les mettre en garde contre les implications possibles des derniers événements sur le processus de paix", selon un communiqué officiel. En raison de la gravité de la situation, il a aussi renoncé à son voyage à Washington. Il devait discuter demain du processus de paix avec Bill Clinton. Selon la presse israélienne, son entretien à la Maison Blanche s'annonçait difficile. Le président américain, qui souhaite organiser un sommet cet été, voulait le pousser à faire plus de concessions. 
Désertion au Sud-Liban. Barak pouvait difficilement quitter le pays, car aux affrontements dans les territoires palestiniens, s'ajoutent de très violents combats au Sud-Liban. Le Hezbollah s'est emparé hier de la position de Taibeh, tenue jusqu'alors par l'Armée du Liban sud (ALS). Un nouveau coup dur pour la milice supplétive d'Israël qui a dû évacuer quatre autres bastions en une semaine. Les désertions se multiplient dans ses rangs à l'approche du 7 juillet, date butoir pour le repli de Tsahal jusqu'à la frontière internationale. Vingt-huit miliciens sont passés récemment chez l'ennemi. La guérilla chiite a aussi pilonné pour la première fois depuis 1989 les fermes de Chébaa, sur les contreforts du mont Hermon, un territoire revendiqué par Beyrouth mais qui, selon Israël et l'ONU, ne fait pas partie du Liban. 
De son côté, l'aviation israélienne affirme avoir détruit samedi dans la plaine de la Bekaa dix chars T55 qui faisaient partie de l'arsenal du Front populaire de libération de la Palestine-Commandement général (FPLP-CG), un mouvement dissident de l'OLP dirigé par Ahmed Jibril. Un raid qui sonne comme un avertissement. Les bombes sont tombées à moins de 2 km de la frontière de la Syrie, protectrice du FPLP-CG. Israël accuse Damas de pousser les groupes palestiniens radicaux à l'action. 
Barak, qui craint un effondrement de l'ALS, a demandé à son armée d'accélérer ses préparatifs afin d'être en mesure d'évacuer le pays du Cèdre le 1er juin, a confirmé hier soir la télévision israélienne. Le Premier ministre a déclaré ne pas être surpris par la recrudescence des attaques du Hezbollah. Le mouvement chiite, a-t-il expliqué, veut donner "l'illusion" qu'il a vaincu Tsahal. L'après-retrait s'annonce aussi tumultueux. Le chef de la diplomatie, David Lévy, a prévenu que son armée se réservait le droit de réoccuper chaque parcelle du Sud-Liban qui tomberait entre les mains du Hezbollah.
 
2. Libération du lundi 22 mai 2000
Barak, Premier ministre sinistré sur tous les fronts par Christophe Boltanski
Tension interne, conflit frontalier... Un an après son élection, son bilan est très maigre. 
Triste anniversaire pour Ehud Barak. Un an après sa victoire électorale et les espoirs de paix qu'elle avait suscités, l'ancien général bataille sur tous les fronts. Il avait promis de réconcilier les Israéliens entre eux et de mettre fin au conflit qui les oppose à leurs voisins arabes depuis près de cent ans. S'il n'a fermé aucune porte, il ne peut se prévaloir d'aucun résultat significatif. Pas plus à l'intérieur qu'au-delà de ses frontières. La guerre fait rage au Sud-Liban. Les territoires palestiniens s'enflamment. Le dialogue est rompu avec la Syrie. Et les lignes de fracture de la société israélienne, loin de s'estomper, traversent son propre gouvernement. 
"Le lendemain de son succès, on avait le sentiment que tout avait changé, écrivait récemment l'éditorialiste du quotidien populaire Ma'ariv. Un an plus tard, il faut un microscope pour percevoir les différences. C'est toujours le même pays marqué par la fatigue et le découragement." Un avis partagé par de nombreux Israéliens. Selon une enquête publiée le 9 mai par le Jérusalem Post, 77 % des personnes interrogées ne constataient aucune amélioration dans les rapports au sein de la population juive, et seuls 19 % des sondés se déclaraient confiants dans les chances d'une paix rapide avec les Arabes. 
Coalition lézardée. Ehud Barak, qui voulait être un leader consensuel après les déchirements de l'ère Netanyahou, n'a pu combler le fossé entre laïcs et religieux ou entre colombes et faucons. Au sein de son cabinet, les tenants de chaque courant s'entre-déchirent. Le Parti national religieux, partisan du grand Israël (incluant la Cisjordanie), envisage de rejoindre l'opposition suite à la décision de transférer à l'Autorité palestinienne trois localités proches de Jérusalem. Depuis des mois, la crise entre deux partis au pouvoir - le Shas, mouvement ultra-orthodoxe, et le Meretz qui incarne la gauche pacifiste et anticléricale - paralyse le gouvernement. 
A la Knesset (Parlement), la coalition se lézarde un peu plus à chaque séance. Mercredi, le Likoud, principal parti d'opposition, a obtenu l'adoption en première lecture de deux propositions de loi. Les Travaillistes, qui se savaient en minorité, ont préféré ne pas donner de consigne de vote. Le premier texte prévoit que toute atteinte à la souveraineté israélienne sur Jérusalem devra recueillir une majorité absolue des voix au Parlement. Le second interdit le retour des réfugiés palestiniens. Les deux questions se situent au cour des pourparlers de paix. Ehud Barak, qui exclut tout compromis dans un cas comme dans l'autre, ne pouvait que s'incliner, au risque de compliquer la tâche de ses négociateurs. 
Après son investiture, le Premier ministre a très vite privilégié les discussions avec Hafez el-Assad, au détriment de Yasser Arafat. Il comptait isoler les Palestiniens et leur arracher plus de concessions en scellant rapidement un accord avec la Syrie. Son plan n'a pas fonctionné. Lors d'un sommet à Genève, le 26 mars, l'offre que Bill Clinton présentait en son nom a été repoussée par le président syrien. Hafez el-Assad a refusé de se contenter du seul plateau du Golan et exigé un retour à la ligne du 4 juin 1967, donc un accès au lac de Tibériade, qui assure un tiers des besoins en eau d'Israël. 
A bout de patience. Après cet échec, Ehud Barak a donné la priorité au volet palestinien. Jusque-là, il s'était contenté de mettre en ouvre les engagements signés par son prédécesseur. Il a retiré ses troupes de 13,1 % de la Cisjordanie et libéré près de 400 prisonniers de l'Intifada. Mais, sept ans après la signature du premier accord d'Oslo, ses interlocuteurs attendent bien davantage que la simple application de mesures transitoires. Les habitants de Cisjordanie et de Gaza sont à bout de patience et dénoncent pêle-mêle l'occupation israélienne et la corruption de leurs dirigeants. En prenant la tête des émeutes, le Fatah, mouvement de Yasser Arafat, cherche à canaliser la colère populaire. En laissant faire, l'Autorité palestinienne tente d'exercer une pression sur Israël. 
L'arrêt, hier, des pourparlers de Stockholm risque de rendre la situation plus explosive. Depuis dix jours, deux émissaires d'Ehud Barak, le ministre de la Sécurité, Shlomo Ben Ami, et l'avocat Gilad Sher, discutaient loin des caméras avec les deux artisans des pourparlers secrets d'Oslo, Abou Alaa (Ahmed Koreï), président du Conseil législatif palestinien, et Hassan Asfour. Pour la première fois, les deux parties faisaient état de "progrès". Un changement de ton qui correspond surtout à un changement de méthode. Barak a enfin accepté que la négociation porte sur tous les sujets à la fois. Il semble avoir renoncé à un accord partiel qui laisse de côté les dossiers les plus inextricables comme Jérusalem ou les réfugiés. 
Stockholm devait préparer le terrain à un sommet Barak-Arafat-Clinton fin juin. La conclusion de l'accord-cadre d'abord prévue à la mi-février puis à la mi-mai, vient de prendre à nouveau du retard.
 
3. Libération du lundi 22 mai 2000
Inquiétudes françaises par Jacques Amalric
Certains des ennuis rencontrés par Ehud Barak ne laissent pas indifférents les dirigeants français. Ils assistent, en effet, avec pas mal d'inquiétude à la dégradation de la situation au Proche-Orient, notamment des relations israélo-syro-libanaises. Car l'évacuation unilatérale du sud du Liban par l'armée israélienne pourrait contraindre Paris à s'engager plus avant sur le terrain en prenant la tête d'une force internationale chargée notamment d'assurer la sécurité du nord d'Israël. Les responsables israéliens et américains multiplient les démarches en ce sens, faisant remarquer non sans ironie que la France serait malvenue de se dérober - sous peine de perdre sa crédibilité - puisqu'elle a toujours soutenu la résolution 425 du Conseil de sécurité, exigeant le retrait de Tsahal du sud du Liban. 
L'argument a fait mouche, en particulier à l'Elysée, où l'on craint pourtant que les positions françaises n'aient été affaiblies par les graves incidents qui ont émaillé le récent voyage de Lionel Jospin dans la région: une dérobade donnerait des arguments à ceux qui reprochent à la diplomatie française au Proche-Orient d'être purement verbale, mais biaisée soit au détriment, soit maintenant au bénéfice d'Israël. Ordre a donc été donné aux militaires et aux diplomates de "plancher" sur l'envoi d'une force internationale qui serait pilotée par la France. Premières conclusions des experts: il ne s'agira pas d'une partie de plaisir mais, bien au contraire, d'une décision politico-militaire majeure, de l'ampleur de l'engagement français au Kosovo. L'opération, en particulier, devra être encadrée par un mandat clair du Conseil de sécurité. La force, dotée d'une chaîne de commandement limpide, devra comprendre plusieurs milliers d'hommes, lourdement armés et capables de réagir immédiatement à toute provocation dans une région où seule la force compte. Car personne ne se fait d'illusions sur d'éventuels arrangements de sécurité qui pourraient être conclus avec Damas, Beyrouth ou Jérusalem, pour ne rien dire du Hezbollah. On peut d'autant mieux comprendre les interrogations françaises que les Etats-Unis excluent catégoriquement toute participation.

4. Dépêche de l'agence Reuters du dimanche 21 mai 2000, 21h06
Barak suspend les négociations en Suède avec les Palestiniens par Danielle Haas 
JERUSALEM - Le Premier ministre israélien Ehud Barak a ordonné aux négociateurs israéliens d'interrompre les discussions avec les Palestiniens en Suède, et a appelé l'Autorité palestinienne à faire cesser les violences en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, ont fait savoir ses collaborateurs. 
Ehud Barak a demandé au ministre de la Sécurité publique Shlomo Ben-Ami et à l'avocat Gilead Sher de revenir de Suède pour consultations. Il a pris cette décision en réaction au regain de violences en Cisjordanie et dans la bande de Gaza. 
Le Premier ministre israélien a également annoncé qu'il allait installer des barrages routiers en Cisjordanie, en réponse à l'attaque au cocktail Molotov qui a grièvement blessé samedi une fillette israélienne de deux ans à Jéricho. 
Ahmed Abdel-Rahman, secrétaire général de l'Autorité palestinienne, a déploré cette décision "irresponsable" à ses yeux qui "conduira à une nouvelle dégradation de la situation actuelle et à des tensions accrues". 
De sources médicales palestiniennes, on indique dimanche soir que six Palestiniens ont été tués et plus de 1.000 autres blessés par des tirs à balles réelles ou balles de caoutchouc depuis la reprise de ces violents affrontements. 
L'armée israélienne a annoncé pour sa part que 40 soldats israéliens et 22 civils avaient été blessés ces neuf derniers jours en Cisjordanie et dans la bande de Gaza. 
Les Palestiniens avaient décrété deux jours de "colère" vendredi et samedi, en signe de solidarité avec 1.650 de leurs compatriotes encore détenus par Israël. 
Barak critique le Hezbollah 
Un communiqué israélien, publié après le conseil des ministres, a indiqué que Ehud Barak, "demandait clairement et avec force à l'Autorité palestinienne de prendre les mesures nécessaires pour mettre un terme à ces incidents". 
Selon ce communiqué, Ehud Barak a annulé, à cause des affrontements en Cisjordanie, à Gaza et au Sud-Liban, une visite à Washington où il devait rencontrer dans la semaine le président américain Bill Clinton. 
Cette rencontre, qui devait permettre d'avancer les travaux de préparation en vue d'un accord de paix israélo- palestinien, devrait être repoussée à une date ultérieure. 
Barak, lit-on dans le communiqué, a critiqué le Hezbollah, qui tente selon lui de donner "l'illusion" qu'Israël est forcée de quitter le sud-Liban. Israël a décidé de quitter en juillet le sud-Liban qu'il occupe depuis 22 ans. 
Le Hezbollah a pour sa part annoncé dimanche avoir attaqué un poste militaire israélien au sud-Liban près du plateau du Golan, sa première attaque dans cette région depuis plusieurs années. 
A Paris, des collaborateurs de Jacques Chirac ont annoncé que le président français avait reçu un coup de téléphone d'Ehud Barak, et que les deux hommes avaient parlé des conséquences du retrait israélien du sud-Liban et du processus de paix avec les Palestiniens. 

5. Dépêche de l'Agence France Presse du dimanche 21 mai 2000, 17h51
L'ALS abandonne cinq villages, le Hezbollah étend son action à Chebaa
BEYROUTH - La milice libanaise pro-israélienne, affaiblie par des désertions massives, abandonne cinq villages en bordure de la zone occupée par Israël au Liban sud, aussitôt envahis par un millier d'habitants et des partisans du Hezbollah, fer de lance de la résistance. 
Parallèlement, le Hezbollah a étendu dimanche, pour la première fois, ses tirs sur les fermes de Chebaa, occupées en 1967 par l'Etat hébreu dans la foulée de son occupation du Golan syrien. 
Plus d'un millier de Libanais ont regagné de leur propre initiative les cinq villages du secteur central de la zone occupée évacués par l'Armée du Liban sud (ALS, supplétive d'Israël) dans le cadre des préparatifs pour un retrait israélien d'ici le 7 juillet. 
Contraints de quitter leurs villages depuis 22 ans, les habitants les ont regagnés en compagnie de membres du Hezbollah, sans armes, qui arboraient des drapeaux en faisant le signe de la victoire, a constaté sur place le correspondant de l'AFP. 
Dans une atmosphère de liesse, ils sont entrés dans les villages de Qantara, Aadshit al-Qosaïr, Aalmane et Deir Siriane, avant de poursuivre leur avancée sur Taïbé, en dépit de la présence de miliciens de l'ALS dans le fortin que l'armée israélienne leur avait cédé mercredi situé aux abords du village. 
Les rares résidents des villages ont accueilli les habitants en lançant du riz et des fleurs en signe de joie. 
Un officier de l'ALS a affirmé que la milice reviendrait si elle le jugeait utile. 
"De nouveaux villages paisibles rejoignent les localités libérées du Liban sud grâce à la volonté de notre peuple résistant, aux frappes de la résistance héroïque et à la détermination de notre armée nationale", a affirmé le Premier ministre libanais Salim Hoss, dans une première réaction officielle. 
"Je rends hommage au sentiment national élevé dont ont fait preuve les Libanais dans leur attachement à leur terre et à leur esprit d'initiative en dépit de tous les actes barbares des forces d'occupation israéliennes dont ils ont été victimes", a souligné M. Hoss. 
L'ALS a également abandonné dimanche sa position sur le littoral à 14 km au sud de Tyr (83 km de Beyrouth), commandant la "porte" de Hamra, un point de passage reliant le secteur occidental de la zone occupée au reste du Liban, a-t-on constaté. 
Depuis le 9 mai, l'ALS a abandonné sept villages de la zone occupée. 
Les miliciens de l'ALS, sommés par le Hezbollah de se rendre à la justice libanaise ou d'émigrer sous peine d'être tués, ont continué à déserter. 
Le Hezbollah et Amal, deux mouvements chiites, ont annoncé la défection de 36 miliciens de l'ALS depuis le 15 mai. 
Mais, selon des services libanais de sécurité, 80 membres de l'ALS ont déserté au cours de la semaine écoulée, nombre d'entre eux s'étant rendus directement à l'Etat. 
Pour la première fois depuis qu'il s'est lancé sa lutte contre l'occupation israélienne au Liban sud, le Hezbollah a revendiqué une attaque contre des positions israéliennes dans les fermes de Chebaa, où Israël veut se maintenir arguant qu'il s'agit de territoire syrien. 
Une source militaire israélienne a annoncé que des obus de mortier tirés par le Hezbollah avaient visé des positions fortifiées dans le secteur du Har Dov, qui couvre les fermes de Chebaa, sans faire ni victimes ni dégâts. 
Le Liban exige qu'Israël se retire des fermes de Chebaa, "terre libanaise" sinon il considérerait que le retrait n'est pas complet et que par conséquent la résistance se poursuivrait. 
Le chef du Hezbollah, Cheikh Nasrallah a annoncé lors d'un meeting, que "les fermes de Chebaa sont désormais la cible de la résistance". 
Le Hezbollah a blessé un militaire israélien dans des tirs sur la frontière israélienne et a revendiqué six autres attaques, qui ont provoqué l'intervention à deux reprises de l'aviation israélienne.
 
6. Dépêche de l'Agence France Presse du dimanche 21 mai 2000, 17h17
L'Autorité palestinienne intervient pour stopper les émeutes
JERUSALEM - L'Autorité palestinienne est intervenue fermement dimanche pour stopper les violences qui depuis une semaine secouent la Cisjordanie et la bande de Gaza, alors qu'Israël renforçait sa pression en suspendant les négociations menées à Stockholm. 
Le Premier ministre israélien Ehud Barak a rappelé "pour consultations" la délégation qui négocie à Stockholm avec les Palestiniens, à la suite des troubles dans les territoires palestiniens, a annoncé la Présidence du Conseil à Jérusalem. 
Les négociations de Stockholm sur le statut définitif des territoires palestiniens sont menées côté israélien par le ministre de la Sécurité intérieure Shlomo Ben Ami et l'avocat Gilad Sheer, et côté palestinien par le président du Conseil législatif Ahmed Qoreï et le ministre chargé des organisations non gouvernementales (ONG), Hassan Asfour. 
Cependant, pour la première fois en une semaine, la police palestinienne est intervenue énergiquement dimanche pour éviter des heurts entre manifestants et militaires israéliens, a constaté un journaliste de l'AFP. 
Que ce soit à Ramallah, dans le nord de la Cisjordanie, près de Hébron, dans le sud du territoire ou près la colonie juive de Netzarim, dans la bande de Gaza, la police palestinienne a empêché, parfois de force, des jeunes manifestants de s'approcher des barrages militaires israéliens. 
L'Autorité palestinienne de Yasser Arafat a même interdit au "Club des prisonniers palestiniens" de publier des appels dans la presse pour la poursuite de la lutte pour la libération des 1.600 prisonniers détenus par Israël, a-t-on appris de source palestinienne. 
Jusqu'alors la direction palestinienne avait soutenu les actions de ce comité qui avait appelé les Palestiniens à manifester massivement vendredi et samedi pendant "deux jours de colère". 
Côté israélien, le Premier ministre Ehud Barak a sommé l'Autorité palestinienne de mettre fin aux troubles. "Israël n'acceptera pas que la situation continue ainsi et exige avec force de l'Autorité palestinienne qu'elle prenne les mesures nécessaires pour que les incidents ne se reproduisent pas", a déclaré M. Barak lors de la réunion hebdomadaire du cabinet, selon un communiqué officiel. 
Il a réaffirmé qu'Israël ne se retirerait pas d'Abou Dis et de deux autres localités proches de Jérusalem-est aussi longtemps que l'Autorité n'aura pas "fait la preuve qu'elle contrôle ses hommes sur le terrain et donné les éclaircissements demandés". 
Le Parlement israélien avait approuvé le 15 mai le transfert aux Palestiniens du contrôle total d'Abou Dis, d'El Azarieh et de Suwahara, et l'Autorité s'était félicité de cette décision. 
L'Autorité palestinienne a de son côté rendu vendredi Israël responsable de la vague de violence dans les territoires, alors que l'armée israélienne a mis en cause l'Autorité palestinienne dans des incidents au cours desquels une quinzaine de bouteilles incendiaires ont été lancées contre des véhicules israéliens samedi soir et dimanche matin. 
L'incident le plus grave s'est produit dimanche matin lorsqu'une fillette israélienne de deux ans a été grièvement brûlée par une bouteille incendiaire lancée contre un véhicule circulant dans l'enclave palestinienne de Jéricho. 
A la suite de cette attaque, l'armée israélienne a interdit aux touristes et aux ressortissants israéliens l'entrée dans les zones autonomes palestiniennes. 
Par ailleurs, plusieurs milliers de Palestiniens ont participé dimanche aux funérailles d'un des leurs, Issa Abed (bien Abed) Karakra, 29 ans, tué par des tirs israéliens réprimant une manifestation près de Ramallah, en Cisjordanie. 
Les émeutes, ponctuées de jets de bouteilles incendiaires et d'échanges de tirs, ont fait en une semaine cinq tués palestiniens, un sixième étant cliniquement mort, quelque 600 blessés, dont plus de vingt soldats israéliens et la fillette.
 
7. Dépêche de l'Agence France Presse du dimanche 21 mai 2000, 15h03
Le Liban sud, un terrain abondamment miné pour l'ONU
BEYROUTH - Le Conseil de sécurité doit entendre mardi un premier rapport très attendu sur le retrait israélien du Liban sud alors que les difficultés sur le terrain peuvent faire douter de la capacité de l'ONU à les surmonter. 
"Régler sur le terrain les problèmes les plus graves sera difficile pour les Nations unies et on peut même craindre que ce ne soit au-dessus de ses capacités, en l'état actuel", a estimé un diplomate européen familier de ce dossier. 
Prévue le 18 mai, la réunion du Conseil sur les résultats préliminaires de la tournée au Proche-Orient de l'émissaire de l'ONU Terje Roed-Larsen, a dû être reportée à mardi, pour "complément d'information sur le différend territorial de Chebaa", selon un responsable libanais. 
Selon un diplomate occidental, "les obstacles à l'application des résolutions 425 et 426 (1978), dont certains potentiellement explosifs sont faciles à recenser: 
- la détermination des frontières; 
- le sort de l'Armée du Liban sud (ALS, milice supplétive d'Israël); 
- l'évaluation des risques d'attaque contre Israël par des groupes palestiniens et des risques de riposte israélienne". 
"Des réponses données à ces problèmes dépendront les moyens nécessaires à la Force intérimaire des Nations unies au Liban (FINUL) pour remplir son mandat qui est de veiller à la réalité du retrait, à la sécurité de la zone et au retour de la souveraineté du Liban", a estimé ce diplomate. 
La question des frontières internationales doit être réglée en urgence, alors que le retrait israélien, prévu avant le 7 juillet a déjà débuté dans les faits. 
Israël a accepté l'arbitrage de l'ONU. Mais le Liban exige la restitution d'un secteur qu'Israël estime syrien et non libanais: les hameaux de Chebaa, situés sur les pentes du mont Hermon, sur le plateau du Golan. 
Le Hezbollah chiite, la fraction la plus active de la résistance anti-israélienne, a indiqué qu'il suivrait le gouvernement, seul habilité à déterminer si le retrait israélien respecte les frontières du pays. 
Si le retrait n'est pas jugé total par Beyrouth, le Hezbollah considèrera qu'il ne s'agit que d'un redéploiement israélien et poursuivra ses opérations. 
Le Hezbollah a pour la première fois dimanche bombardé des positions israéliennes dans la zone contestée de Chebaa. 
De source diplomatique arabe, le secrétaire général de l'ONU Kofi Annan chercherait une "formule" pour résoudre la question de Chebaa. 
La sécurité dans la zone et aux frontières ne serait pas assurée pour autant: le Liban exige que l'ALS lui soit livrée et refuse de garantir le nord d'Israël contre d'éventuelles attaques palestiniennes menées à partir de son sol. 
Bien qu'Israël ait promis de ne pas abandonner ses alliés de l'ALS, des dizaines ont déserté la semaine dernière pour se livrer à leurs adversaires. D'autres ont annoncé leur intention de se battre jusqu'au bout, à défaut d'amnistie. 
"Israël devra récupérer au moins les armes lourdes confiées à la milice, sous peine, pour n'avoir pas désarmé l'ALS, d'être accusé de violation flagrante des résolutions de l'ONU", a estimé un diplomate. 
Enfin, la question palestinienne, en sommeil au Liban, pourrait se réveiller, a prévenu le président libanais Emile Lahoud dans un mémorandum à l'ONU dès avril. 
Les groupes radicaux palestiniens basés à Damas sont prêts à prendre la relève de leurs alliés du Hezbollah, si ceux-ci devaient arrêter le combat. 
Pour marquer qu'il ne se laisserait pas faire, Israël a lancé son aviation samedi contre une base du FPLP-CG dans l'est du Liban, tout près de la frontière syrienne, détruisant des dépôts d'armes. Les raids ont fait au moins quatre morts.
 
8. Dépêche de l'agence Associated Press du dimanche 21 mai 2000, 14h39
Le président syrien et le roi de Jordanie discutent de la paix au Proche-Orient
DAMAS - Le roi Abdallah II de Jordanie s'est rendu dimanche en Syrie, pour des entretiens avec le président Hafez el-Assad consacrés au processus de paix dans la région et au nouveau froid dans les relations bilatérales, a annoncé l'agence officielle syrienne Syrian Arab News Agency. 
A Amman, on avait fait savoir la semaine dernière que le jeune roi tentait de relancer les pourparlers syro-israéliens, gelés en janvier. 
Les relations jordano-syriennes s'étaient quelque peu réchauffées après la mort du roi Hussein et l'accession au trône de son fils, qui s'est rendu deux fois à Damas l'année dernière. Mais Amman a par la suite fait part de son mécontentement de ne pas être tenue au courant des discussions avec Israël. 
Les deux hommes doivent également s'entretenir du retrait israélien du Sud-Liban.
 
9. Dépêche de l'agence Associated Press du dimanche 21 mai 2000, 1h55
Flambée de violence : M. Barak renonce à son voyage à Washington par Samar Assad 
RAMALLAH - La flambée de violence dans les territoires palestiniens et au Liban-Sud a eu raison du voyage à Washington que devait effectuer à partir de lundi le Premier ministre israélien. Ehoud Barak a annoncé samedi soir le report de ce déplacement officiel. 
Dans un communiqué diffusé par ses services à l'issue d'un conseil de crise à Tel Aviv, M. Barak précise simplement que son voyage est reporté mais ne fournit aucune autre date. Selon son porte-parole Gadi Baltiansky, il semble peu probable que le Premier ministre puisse se rendre aux Etats-Unis dans la semaine à venir. 
Pour la septième journée consécutive, des centaines de Palestiniens se sont affrontés samedi avec l'armée israélienne en Cisjordanie et à Gaza. Plus de 100 personnes ont été blessés dans ces heurts, la plupart par les balles en caoutchouc avec lesquels les soldats de l'Etat hébreu ripostent aux tirs de pierres. 
Les jouranalistes qui couvraient ces événements n'ont pas été épargnés. Deux cameramen de l'agence Reuters ont été blessés par des balles en caoutchouc, l'un dans la bande Gaza, l'autre dans la ville cisjordanienne de Hébron. 
A Ramallah, les violences ont gagné en intensité à l'annonce de la mort d'un Palestinien de 28 ans, qui a succombé aux blessures à la tête contractées lors des manifestations de la veille. Son décès porte à à quatre le nombre de Palestiniens tués en une semaine de violences israélo-palestiniennes. 
Manifestant pour obtenir la libération de 1.650 prisonniers détenus pour des attaques anti-israéliennes, les émeutiers palestiniens ont décrété vendredi et samedi ''jours de colère''. 
Ehoud Barak a menacé de retarder le prochain retrait israélien de trois localités palestiniennes proches de Jérusalem si ces violences devaient se poursuivre. 
Dans le même temps, à Hébron, quelque 1.500 manifestants ont marché sur le poste de contrôle israélien commandant l'accès au centre-ville, reçus par les tirs des hommes de Tsahal. Selon les responsables des services médicaux et les autorités de Cisjordanie, 31 personnes ont été blessées dans cette seule ville, 20 à Tulkarem, 20 à Djénine, 18 à Ramallah et quatre à Naplouse. 
A Tulkarem, également en Cisjordanie, environ 400 Palestiniens ont lancé des pierres sur les soldats israéliens gardant un point de passage vers l'Etat hébreu. Six jeeps israéliennes avaient été disposées pour tenir la foule à distance. 
Un porte-parole de l'armée israélienne a accusé samedi des Palestiniens d'avoir tiré des balles réelles sur les soldats israéliens lors des affrontement de samedi en précisant que l'origine des tirs était inconnue. De son côté, le commandant de la police palestinienne de Tulkarem Mahmoud Awadallah a démenti que des munitions réelles aient été tirées par des Palestiniens. 
Dans la bande de Gaza, des centaines de policiers de l'Autorité palestinienne ont tenté en vain d'empêcher les manifestants de s'en prendre à un poste militaire israélien près de l'implantation juive de Netzarim, où au moins six personnes ont été blessées. La veille au même endroit, un affrontement à l'arme à feu entre soldats israéliens et policiers palestiniens y avait fait 11 blessés. 
Parallèlement, des raids de l'aviation israélienne et des tirs d'artillerie du Hezbollah ont provoqué des coupures de courant dans le sud et l'est du Liban. Les appareils israéliens ont visé des positions présumées des combattants chiites pro-iraniens servant à des infiltrations, mais aussi une base de la milice Amal pro-syrienne.

10. Dépêche de l'agence Associated Press du samedi 20 mai 2000, 21h53
Le Liban accuse Israël de vouloir détruire le château Beaufort
BEYROUTH - Sur fond de nouveaux accrochages entre Israël et le Hezbollah, le gouvernement libanais a accusé samedi les troupes israéliennes en instance de retrait du Liban-Sud de préparer la destruction à l'explosif du château Beaufort, vestige des Croisades. 
Dans un courrier au secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, le Premier ministre libanais Sélim Hoss souligne que son gouvernement a été informé que l'Etat hébreu a acheminé sur place ''plusieurs camions chargés d'explosifs''. 
Les autorités israéliennes n'ont pas répondu à ces accusations. Toutefois, à la suite de contacts avec des responsables israéliens, les Etats-Unis et la France ont apporté des assurances au chef du gouvernement libanais quant au sort du château Beaufort, qui domine la ville de Nabatiyeh. 
Le président français Jacques Chirac a appelé le Premier ministre israélien pour l'avertir que la destruction de ce fort datant du XIIe siècle aurait de ''graves conséquences'', selon un communiqué du Premier ministre libanais. 
L'édifice au centre de cette polémique est le plus stratégique des sept principaux avant-postes israéliens de la ''zone de sécurité'' qu'occupe Tsahal depuis 1982. Selon la presse libanaise, les troupes israéliennes pourraient quitter le château Beaufort dès dimanche dans le cadre de leur retrait du Liban-Sud. 
''Nous vous demandons de prendre des mesures urgentes pour empêcher les forces israéliennes de procéder à toute destruction et détonation contre le château Beaufort et ses environs'', a écrit M. Hoss au secrétaire général des Nations unies. 
De sources proches des services de sécurité libanais, on précise que si des explosifs ont bien été entreposés par les forces israéliennes dans l'enceinte du château, ils semblent destinés à la destruction d'autres positions de moindre importance.
 
11. Dépêche de l'Agence France Presse du samedi 20 mai 2000, 17h31
Israël frappe des Palestiniens pro-syriens, des miliciens de l'ALS désertent
BEYROUTH - Israël a bombardé samedi une base de Palestiniens radicaux au Liban, près de la frontière syrienne, alors des miliciens libanais pro-israéliens continuaient à déserter, selon des groupes chiites. 
Des chasseurs israéliens ont bombardé à cinq reprises une base du Front populaire de libération de la Palestine-Commandement général (FPLP-CG de M. Ahmad Jibril), basé à Damas et hostile au processus de paix avec Israël. 
La base, dans l'est du Liban sous contrôle syrien, est située à 5 km de la frontière, selon la police qui n'a pas fait état de victime. 
"Nous nous attendions à une telle frappe et avions pris des mesures qui ont évité toute perte humaine", a affirmé à l'AFP Abou Akram, membre du Comité central du FPLP-CG. 
Dès le premier raid, le FPLP-CG a établi un cordon autour de la base et en a interdit l'accès. Après le dernier bombardement, de fortes explosions ont été entendues, laissant croire qu'un dépôt d'armes a été touché. 
"La chasse ennemie a visé une de nos positions, causant des dégâts matériels qui, pour nous, sont sans importance", a indiqué Abou Akram. 
"Ces frappes ne sauraient nous empêcher de poursuivre notre lutte, de concert avec la Résistance islamique (branche armée du Hezbollah libanais) contre l'ennemi sioniste", a-t-il ajouté. 
A Tel-Aviv, l'armée israélienne a confirmé dans un communiqué les raids de son aviation contre la base du FPLP-CG, affirmant qu'elle avait "détruit 10 chars T-55 appartenant au mouvement d'Ahmad Jibril". 
Le Hezbollah a revendiqué samedi dix attaques au Liban sud contre des positions israéliennes et de sa milice auxiliaire, l'Armée du Liban sud (ALS), qui n'ont pas fait de victime, selon des services de sécurité. 
Le chef d'état-major israélien, le général Shaoul Mofaz, avait évoqué vendredi la possibilité d'attaquer des intérêts syriens au Liban en cas d'esclade de la violence précédant le retrait israélien, qui doit s'achever avant le 7 juillet. 
Pour un chef militaire israélien, le général Giora Eiland, "la coopération entre le Hezbollah et des organisations palestiniennes dormantes est en augmentation", et "cette alliance se renforcera après le retrait". 
Les deux chefs militaires ont évoqué un retrait anticipé du Liban sud. 
Dans ce contexte, le rythme des désertions s'est accentué parmi les miliciens de l'ALS, selon le Hezbollah et le mouvement chiite Amal. 
Cinq miliciens ont abandonné leurs postes samedi et se sont livrés aux hommes d'Amal, portant à 24 le nombre de désertions connues depuis lundi, selon Amal, dirigé par le président du Parlement Nabih Berri. 
Selon ce groupe, il s'agit d'un "signe tangible que l'ALS rend son dernier souffle". 
L'ALS s'est jusqu'à présent abstenue officiellement de tout commentaire sur ces désertions, mais un officier de l'ALS a implicitement reconnu les faits samedi. 
"Il est vrai qu'Israël se retire, mais cela ne signifie pas la fin de l'ALS. Certains ont choisi de déserter mais nous avons décidé de rester, de défendre nos familles et notre région", a dit cet officier qui se fait appeler "Sami". 
Parallèlement, des civils druzes ont formé un premier groupe d'autodéfense dans la zone occupée. Une télévision américaine basée dans la zone a filmé une trentaine d'hommes masqués, vêtus du saroual (pantalon bouffant) traditionnel, s'entraînant au maniement des armes légères dans une pinède, dont l'emplacement a été tenu secret. 
"Nous voulons uniquement nous défendre et défendre nos villages. Nous ne sommes pas contre l'Etat libanais dès l'instant où il résout le problème des miliciens de l'ALS et décrète une amnistie", a déclaré l'un d'eux, tout en niant toute relation avec l'ALS. 
Il reprenait ainsi la condition posée par le chef de l'ALS, le général Antoine Lahad, rejetée par Beyrouth.
 
12. Dépêche de l'Agence France Presse du samedi 21 mai 2000, 16h08 
Violents affrontements dans les territoires palestiniens
HEBRON (Cisjordanie) - Plus de 100 Palestiniens ont été blessés par des tirs de soldats israéliens samedi dans les territoires qui se sont embrasés au deuxième jour des manifestations de solidarité avec les prisonniers palestiniens détenus en Israël. 
Un Palestinien de 29 ans, grièvement blessé vendredi par une balle caoutchoutée tirée par un soldat israélien à Ramallah, en Cisjordanie, est décédé samedi. Il était l'un des cinquantaine Palestiniens blessés vendredi, au premier des "deux jours de la colère" décrétés en solidarité avec les quelque 1.600 Palestiniens détenus en Israël et dont des dizaines sont en grève de la faim depuis début mai. Un soldat israélien a également été blessé vendredi. 
Ce décès porte à cinq le nombre de Palestiniens tués depuis dimanche dernier dans les territoires palestiniens, théâtre de violents heurts qui ont mis notamment aux prises policiers palestiniens et soldats israéliens. 
Ces nouvelles manifestations ont lieu en dépit de l'appel lancé vendredi par le Premier ministre israélien Ehud Barak à l'Autorité palestinienne de Yasser Arafat pour qu'elle contienne la vague de violence.
 
13. Dépêche de l'agence Associated Press du samedi 20 mai 2000, 14h30
Plus de 80 blessés dans les affrontements en Cisjordanie et à Gaza
HEBRON, Cisjordanie - Pour la septième journée consécutive, des centaines de Palestiniens se sont affrontés samedi avec l'armée israélienne en Cisjordanie et à Gaza. Au moins 84 d'entre eux ont été blessés, la plupart par les balles en caoutchouc avec lesquels les soldats de l'Etat hébreu ripostent aux tirs de pierres. 
A Ramallah, un Palestinien de 28 ans est mort des suites de la blessure à la tête reçue lors des manifestations de la veille, portant à quatre le nombre de Palestiniens tués en une semaine de violences israélo-palestiniennes. 
Manifestant depuis une semaine pour la libération de 1.650 prisonniers détenus pour des attaques anti-israéliennes, les Palestiniens ont décrété vendredi et samedi ''jours de colère''. 
A Hébron, quelque 1.500 manifestants ont marché sur le poste de contrôle israélien commandant l'accès au centre-ville, reçus par les tirs des hommes de Tsahal. Selon les responsables des services médicaux et les autorités de Cisjordanie, 31 personnes ont été blessées rien qu'à Hébron, une dizaine d'autres à Ramallah, 27 à Tulkarem, neuf à Djénine, une à Naplouse. 
Dans la bande de Gaza, des centaines de policiers de l'Autorité palestinienne ont tenté en vain d'empêcher les manifestants de s'en prendre à un poste militaire israélien près de l'implantation juive de Netzarim, où au moins six personnes ont été blessées. La veille au même endroit, un affrontement à l'arme à feu entre soldats israéliens et policiers palestiniens y avait fait 11 blessés.

14. Dépêche de l'Agence France Presse du samedi 20 mai 2000, 0h59
TNP : accord sur le désarmement, mais blocage sur Israël
NEW YORK (Nations Unies) - Un accord entre les cinq puissances nucléaires et les pays les plus opposés à l'arme nucléaire a ouvert la voie à un succès inespéré de la Conférence d'examen du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP), mais celle-ci était encore compromise vendredi soir par la menace d'un véto irakien, ont affirmé des délégués. 
A quelques heures de la fin prévue de la conférence, la question de savoir si Israël serait nommément appelé à signer le traité comme le réclament les pays arabes restait le principal obstacle à un accord général et menaçait de faire échouer la conférence qui s'est ouverte le 24 avril. 
Un compromis paraissait en vue, les Etats-Unis acceptant qu'Israël soit nommé si l'Irak était également cité comme un des pays n'ayant pas pleinement satisfait aux exigences de l'Agence internationale de l'Energie atomique (AIEA). 
Mais Bagdad s'y oppose vivement, affirmant avoir rempli toutes ses obligations, et son véto peut empêcher un consensus indispensable pour l'adoption d'un document final. 
"Les Irakiens sont en train de résister à toutes les démarches", a déclaré à l'AFP le président de la conférence, l'ambassadeur d'Algérie Abdallah Baali. 
"Pour les pays arabes, ce serait un acquis considérable d'avoir un texte qui nomme explicitement Israël", a-t-il pourtant fait valoir. 
187 pays ont signé le TNP, mais quatre ont refusé de s'y joindre: trois pays nucléaires de facto - Inde, Pakistan et Israël - et Cuba. 
Israël, à qui les experts attribuent de 100 à 200 ogives, n'a jamais reconnu publiquement détenir des armes nucléaires. 
"Il y a un raidissement des deux côtés", avait déclaré un peu plus tôt à l'AFP le délégué français Hubert de la Fortelle. 
Les délégués devaient poursuivre dans la soirée leurs négociations pour tenter de parvenir à un compromis. 
M. Baali a reconnu que les Irakiens "peuvent bloquer la conférence. Ca serait dommage car nous n'avons pas eu de déclaration finale depuis 1985. Nous sommes au bord d'un succès éclatant, de quelque chose qui était politiquement inespéré il y a quelque mois", a-t-il dit. 
Cette conférence, qui a lieu tous les cinq ans depuis 1970, vise à écarter le danger d'une guerre nucléaire en luttant contre la prolifération et en réduisant les arsenaux existants. 
Les Cinq (Chine, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie) ont accepté "un engagement sans équivoque d'accomplir l'élimination totale de leurs arsenaux nucléaires". 
Cet engagement n'est toutefois pas accompagné d'un calendrier contraignant, comme le réclamaient les sept pays de la Coalition pour un nouvel agenda et les organisations non-gouvernementales qui mènent campagne pour que les Cinq fassent plus de progrès pour détruire leurs 35.000 armes nucléaires. 
Mais il va au-delà de l'engagement pris par les Cinq le 1er mai envers "le but ultime" du désarmement nucléaire et a été qualifié de "percée" par les ONG. 
Les cinq puissances ont accepté de prendre des mesures précises, comme la réduction de leurs arsenaux, l'élimination des armes tactiques et la baisse du niveau d'alerte de leurs missile. Elles ont cependant refusé de renoncer à l'emploi en premier de l'arme atomique.
 
15. Dépêche de l'Agence France Presse du vendredi 19 mai 2000, 20h15
"Jours de la colère" des Palestiniens : une cinquantaine de blessés
GAZA - Une cinquantaine de personnes, dont un soldat israélien, ont été blessés vendredi dans des heurts en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, au premier jour d'une campagne de solidarité avec les Palestiniens emprisonnés en Israël. 
En Cisjordanie, les villes de Ramallah (avec 26 blessés palestiniens, dont deux grièvement atteint et un en danger de mort), Hébron, Bethléem, Jénine, et Tulkaram ont connu des heurts plus ou moins sérieux. 
L'affrontement le plus violent a eu lieu autour de la colonie juive de Netzarim, dans la bande de Gaza, où un échange de tirs à balles réelles a opposé des soldats israéliens à des policiers palestiniens. Six personnes ont été blessées: cinq Palestiniens, dont un policier, et un soldat israélien touché à la tête, selon des sources médicales et des témoins. 
L'échange de tirs a eu lieu quand des soldats israéliens sont entrés dans une région sous contrôle palestinien pour arrêter des Palestiniens qui jetaient des pierres et des cocktails molotov sur des militaires gardant la colonie de Netzarim. 
Les soldats israéliens se sont retirés du secteur autour de Netzarim, et deux hélicoptères ont tiré des bombes lacrymogènes pour disperser les manifestants palestiniens, selon les témoins. 
L'armée israélienne avait déployé d'importants renforts et préparé des tanks et des hélicoptères de combat pour intervenir si nécessaire dans les territoires occupées. 
Le Club des prisonniers palestiniens lié au Fatah, le parti du président palestinien Yasser Arafat et le Comité national islamique de solidarité avec les prisonniers, sont les organisateurs de ces "deux jours de colère" qui devaient se poursuivre samedi. 
Les organisateurs avaient appelé les manifestants et les services palestiniens de sécurité à s'abstenir de faire usage d'armes à feu, une consigne qui n'a pas été respectée près de Netzarim. 
Dans un appel public, le Club des prisonniers avait aussi appelé la population à ne pas s'en prendre uniquement à des soldats israéliens postés à des barrages, invitant implicitement à des actions contre des colons israéliens. 
Le Premier ministre et ministre israélien de la Défense Ehud Barak a exigé vendredi quant à lui de l'Autorité palestinienne qu'elle agisse pour empêcher des violences et qu'elle ne permette pas des tirs contre des militaires israéliens, comme ceux qui s'étaient produits lundi. 
"Nous avons fait savoir sans ambiguïté (à l'Autorité palestinienne) que nous n'accepterons que de telles choses se reproduisent. Quand elle aura pris les mesures nécessaires, nous lui remettrons le contrôle (total) d'Abou Dis" et de deux autres localités voisines de Jérusalem, a déclaré M. Barak aux journalistes. 
"L'armée a pris des mesures pour faire face à toute éventualité", a déclaré à l'AFP un porte-parole militaire qui s'est refusé à fournir des précisions. 
Le chef d'état-major israélien, le général Shaoul Mofaz a, de son côté indiqué vendredi qu'il avait été sur le point, lundi, d'ordonner aux hélicoptères de combat d'ouvrir le feu sur des policiers palestiniens, lors des pires confrontations avec les militaires israéliens depuis 1996. 
"J'espère qu'ils ont compris le message: la violence ne vaut pas la peine", a-t-il ajouté. 
Les Palestiniens ont annoncé jeudi la suspension des discussions avec Israël sur l'application des accords intérimaires jusqu'à ce qu'ils reçoivent une réponse à leur demande de libération d'un nouveau groupe de prisonniers, portant sur 230 détenus. Israël a rejeté ces demandes. 
La campagne de solidarité avec les détenus, lancée il y a une semaine, a entraîné des heurts mortels (4 Palestiniens tués), atteignant leur point culminant, lundi, jour de la commémoration de la "Nakba" la "catastrophe" que représente aux yeux des Palestiniens, la création de l'Etat d'Israël en 1948. 
Les Palestiniens estiment à 1.600 le nombre de leurs prisonniers, détenus pour "activités anti-israéliennes".
 
16. Dépêche de l'Agence Reuters du vendredi 19 mai 2000, 18h25
Affrontements entre soldats israéliens et policiers palestiniens
GAZA - Un affrontement armé s'est produit à Gaza entre forces de sécurité palestiniennes et israéliennes à l'occasion des deux jours de "colère" décrétés dans les territoires occupés en signe de solidarité avec les 1.650 Palestiniens encore détenus par Israël. 
Un soldat israélien a été grièvement blessé dans une fusillade avec la police palestinienne aux alentours de la colonie de Netzarim, rapporte Radio- Israël. Selon des témoins, un officier de police palestinien a reçu pour sa part une balle dans l'oeil. 
Une vingtaine de Palestiniens ont en outre été blessés, la plupart par des balles de caoutchouc tirées par les forces israéliennes, lors de divers autres incidents, estime-t-on de source médicale. 
"Nous ne pouvons nous permettre d'être entraînés dans des échanges à balles réelles déclenchés par la violence de rue", a déclaré Ehud Barak, qui s'est rendu dans la journée sur le site d'un affrontements, près de Ramallah. 
Le Premier ministre israélien a invité les autorités palestiniennes à calmer les esprits et à prendre "toutes les mesures nécessaire pour éviter la répétition de tels incidents". 
Trois Palestiniens avaient été tués et 300 autres blessés lundi dernier lors des plus violents affrontements entre les deux parties depuis deux ans. De part et d'autre on s'était efforcé alors de faire retomber la tension afin de ne pas faire capoter les discrètes négociations qui se déroulent en Suède.
 
17. TF1 (sur le Web) le vendredi 19 mai 2000 à 7h40
Syndrome de la guerre du Golfe : les vaccinations multiples mises en cause
Selon une étude britannique, publiée ce jeudi, le syndrome de la guerre du Golfe ayant affecté des dizaines de milliers de soldats pourrait être dû aux multiples vaccinations pratiquées sur les combattants.
Le syndrome de la guerre du Golfe, qui a affecté plusieurs dizaines de milliers de soldats sans qu'on en ait déterminé l'origine médicale, pourrait être lié aux vaccinations multiples qui ont été pratiquées sur les combattants, selon une étude britannique publiée jeudi. Ainsi, le nombre d'injections, combiné aux changements dans le métabolisme dus au stress, pourrait être à l'origine de ces troubles, qui se sont traduits notamment par des vomissements, maux de tête, diarrhées ou fatigue chronique, indique cette étude financée par le Pentagone, et conduite par l'unité de recherche sur la guerre du Golfe du King's College de Londres. 
Plus de 100.000 soldats américains, britanniques et canadiens ayant pris part aux opérations contre l'Irak en 1990 et 1991 disent avoir été touchés par ce syndrome. Plusieurs hypothèses ont été jusqu'ici avancées pour expliquer ce phénomène médical, qui reste très mystérieux. Les vaccins en cause sont ceux contre le tétanos, la poliomyélite, le choléra, l'hépatite A et B, la fièvre jaune et la typhoïde. A ces vaccins fréquents, s'ajoutent ceux contre l'anthrax et la peste, administrés par crainte d'une attaque bactériologique des Irakiens.
L'étude qui vient d'être publiée est basée sur les réponses aux questionnaires qui ont été envoyés à 923 soldats britanniques ayant éprouvé des symptômes et disposant d'un carnet de vaccination. Constatation principale : les symptômes sont beaucoup plus fréquents chez ceux qui ont été vaccinés après leur arrivée sur le théâtre d'opérations que chez ceux vaccinés avant leur départ. Ceux ayant reçu des vaccinations multiples (plus de cinq) avaient cinq fois plus de chances de tomber malade que ceux ayant eu un traitement identique avant le départ. 
En 1997, une étude publiée dans le magazine britannique The Lancet indiquait déjà que le système immunitaire des victimes du fameux syndrome aurait pu être affecté par les effets combinés des vaccinations et de l'augmentation des corticoïdes, une hormone liée au stress ou à un changement brutal de vie. Les scientifiques du King's College estiment toutefois que des recherches complémentaires doivent être menées pour étayer leur hypothèse et reconnaissent qu'il n'existe aucune preuve de l'effet négatif de ces vaccins. Il serait toutefois "prudent" à l'avenir de respecter un certain délai entre la vaccination des combattants et leur déploiement sur le terrain, concluent les chercheurs britanniques.
 
18. Le Point du vendredi 19 mai 2000
Syrie, le dauphin fait le ménage par Mireille Duteil
'Histoire s'est accélérée ces derniers jours à Damas. Bachar el-Assad, fils et dauphin du président syrien, n'attendra pas l'automne pour faire son entrée dans le commandement régional du Baas, sorte de comité exécutif du parti au pouvoir. Du 17 au 22 juin, le congrès du Baas (qui doit officiellement se réunir tous les cinq ans mais n'a pas eu lieu depuis 1985 !) intronisera Bachar (et le nouveau Premier ministre, Moustapha Miro) dans le saint des saints. Le dauphin sera ainsi en position d'être élu le jour venu. 
Pourquoi cette accélération dans le calendrier ? Première explication : le président Hafez el-Assad, malade, comprend que le temps presse et qu'il lui faut mettre officiellement son fils sur les rails. Des rumeurs avaient couru, fin avril, sur son état de santé et, lors de son voyage au Caire, le 8 mai, il avait paru fatigué. Seconde explication : les négociations avec Israël sur le Golan étant bloquées, Damas a décidé de faire avancer son second objectif, la modernisation du pays, tant en politique qu'en économie.
" Il faut sortir la vieille garde ", avait déjà lancé en août dernier Bachar, estimant que le pays avait besoin de " réformes " et de " sang neuf ". Ainsi, la semaine passée, la Syrie stupéfaite apprenait que Mahmoud al-Zohbi, Premier ministre jusqu'en mars, était expulsé du parti et traîné en justice pour corruption. Cela semble le début d'une opération " Mains propres " sur laquelle Bachar a tout contrôle. Un avertissement, aussi, à certains caciques, notoirement corrompus, qui se verront remplacer au parti.
Parallèlement, Hafez el-Assad signait les premiers décrets-lois visant à libéraliser l'économie. Désormais, les investisseurs étrangers pourront rapatrier leurs capitaux au bout de cinq ans et acquérir ou louer des biens immobiliers. Une libéralisation balbutiante où chacun voit la main de Bachar, le successeur.
 
19. Extrait du point de presse du Porte-parole du Quai d'Orsay le vendredi 19 mai 2000
Irak 
Concernant la visite en France de M. Saadoun Hammadi, président du Parlement iraquien, elle s'est déroulée, comme vous le savez, dans le cadre d'une invitation du groupe d'amitié sénatoriale France-Iraq. C'est au cours de cette visite que le président du Parlement iraquien M. Saadoun Hammadi a été reçu hier au Quai d'Orsay par le Secrétaire général, le directeur d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient, après les entretiens qu'il a eus avec le Secrétaire général du Quai d'Orsay, Loïc Hennekinne, et le directeur d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient, qui a offert un déjeuner en son honneur. A cette occasion, nous avons rappelé notre position vis-à-vis de la résolution 1284. Nous avons indiqué à M. Hammadi qu'il était dans l'intérêt de l'Iraq de coopérer avec les Nations unies pour l'application de cette résolution. Nous avons également appelé les autorités irakiennes à reprendre leur coopération avec le CICR sur le dossier très douloureux des personnes disparues pendant la guerre du golf. Au cours des entretiens, ont été évoquées les relations entre l'Iraq et les pays de la région ainsi que les perspectives de développement des relations bilatérales, notamment les perspectives de développement de la coopération culturelle et universitaire.
(Hier, M. Hammadi a dit qu'il avait demandé à la France le rétablissement des relations diplomatiques, la reprise des vols commerciaux et des travaux de la commission mixte...)
Je crois que cette visite s'est bien déroulée, à la satisfaction du président Hammadi, que ces entretiens ont été importants, utiles, fructueux et je vous en ai rapporté l'essentiel. Bien entendu, je ne nie pas que les questions que vous venez d'évoquer aient pu être abordées. La position de la France est bien connue sur tous ces points. Sur l'embargo aérien, François Rivasseau vous a indiqué quelle était notre position tout à fait récemment, la question des relations diplomatiques est évoquée chaque fois que nous rencontrons des représentants iraquiens, quant à la Commission, je ne sais pas si cela concerne précisément les perspectives de développement de la coopération culturelle et universitaire. Je pourrais me renseigner sur l'objet exact de cette commission mixte.
(Il a refusé la résolution des Nations unies, il a refusé toute coopération dans ce sens.)
C'est sa position me dites-vous...
(Il a dit qu'on avait imposé cette résolution à l'Iraq...)
Vous savez que M. Hammadi a eu un certain nombre d'entretiens tout au long de son séjour à paris, il vous en a fait un compte rendu, mais savez-vous précisément si, ce qu'il vous a dit de ses entretiens concernaient les entretiens qu'il a eu à l'Assemblée nationale, au Sénat ou aux Affaires étrangères. Moi, je vous ai rendu compte de la partie Affaires étrangères. Je pense qu'il a fait un bilan global de l'ensemble de ces entretiens mais il n'a pas nécessairement abordé toutes ces questions, dans tous ses entretiens.
(S'agissant de ses entretiens avec M. Hennekinne, a-t-il répondu à vos interrogations ?)
Je vous ai donné un compte rendu assez précis de son entretien. Vous savez que nous insistons beaucoup, nous l'avons fait à l'occasion de cet entretien une fois de plus, pour lancer un appel à l'Iraq pour qu'il coopère avec les Nations unies de manière à ce que la résolution 1284, même si l'Iraq considère qu'elle ne correspond pas à ses intérêts pour le moment, soit quand même mise en oeuvre. Même si l'Iraq considère que ce n'est pas nécessairement la résolution la plus parfaite qui soit par rapport à ce qu'il souhaite, c'est la résolution qui a été adoptée par le Conseil de sécurité des Nations unies, il faut donc que l'Iraq accepte de coopérer avec les Nations unies sinon on n'avancera pas. Ce qui est très important, c'est de continuer le dialogue, c'est de convaincre nos partenaires iraquiens qu'il faut aller jusqu'au bout, qu'il faut que cette résolution puisse être mise en oeuvre avec un retour des inspecteurs sur le terrain, une suspension de l'embargo, sous réserve des conditions qui doivent être remplies par l'Iraq. Je ne reviendrai pas là-dessus car vous connaissez tout cela par cour. Le message de la France est que nous maintenons le dialogue avec nos partenaires iraquiens et cette visite de M. Hammadi était très importante de ce point de vue, et deuxièmement, nous réaffirmons qu'il est de l'intérêt de l'Iraq de coopérer avec les nations Unies à la mise en oeuvre de la résolution 1284 même si l'Iraq considère qu'elle n'est pas satisfaisante de son point de vue.
(C'est donc une fin de non recevoir que vous lui avez opposée ?)
Pas du tout, le dialogue continue.
(Ils veulent le rétablissement des relations diplomatiques, vous leur dites que tant qu'ils n'auront pas commencé à respecter les dispositions des Nations unies, il n'en est pas question. C'est bien ainsi qu'il faut le lire.)
La France a toujours eu une attitude légaliste sur le dossier iraquien comme sur les autres dossiers d'ailleurs. Autrement dit, la France est toujours en faveur de la mise en oeuvre des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies, et pour cause puisqu'elle est membre permanent du conseil de sécurité des Nations unies. Nous avons donc une attitude très claire, et chaque fois que nous avons un contact avec les Iraquiens, nous réaffirmons qu'il est de leur intérêt de coopérer avec les Nations unies car s'ils acceptent ce qu'on leur demande -- que l'on puisse vérifier l'état de leur désarmement, etc. --, nous pourrons nous engager dans un processus de suspension de l'embargo, nous souhaitons progresser dans cette voie-là.
(C'est ce que l'on reproche à la 1284, c'est de prévoir seulement la suspension ? C'est un retour en arrière par rapport à la 687.)
Eh bien, ils n'ont qu'à appliquer la 687 et tout ira très bien.
(Inaudible)
Peut-être mais la 1284 est un progrès par rapport à la situation précédente, puisqu'il y a un processus de suspension des sanctions. C'est un progrès par rapport à rien du tout.
(La résolution dans son état actuel n'est pas négociable, pourquoi ne l'est-elle pas ?)
Nous pouvons très bien voter demain matin une nouvelle résolution, ce serait la 1299... Ce que je peux vous dire aujourd'hui, c'est que nous ne la préparons pas sur ce sujet. Nous travaillons sur la mise en oeuvre de la 1284, c'est lent, mais il y a des étapes qui ont été franchies et il dépend maintenant de l'Iraq de donner un signal pour montrer qu'il est prêt à avancer dans cette voie.
(Hier M. Hammadi a dit que l'Iraq répond à des visites parlementaires et gouvernementales de la France. Avez-vous quelque chose de plus précis ?)
Non, Je n'ai pas d'indication sur de futures visites, surtout de haut niveau.
(Concernant le dossier des disparus, quelle a été la réponse de M. Hammadi, reconnaît-il la présence de ces disparus en Iraq ?)
Je ne parle pas au nom de M. Hammadi.
(A-t-il répondu à votre question ?)
Demandez-le lui. Je ne prends pas position à la place de M. Hammadi. Nous avons souligné, nous avons porté à l'attention de M. Hammadi la question des disparus qui nous semble tout à fait essentielle, tout à fait importante. De plus, je vous dis également que ce ne sont pas des entretiens qui se sont déroulés exclusivement au ministère des Affaires étrangères, ce sont des séries d'entretiens qui ont eu lieu aussi dans d'autres enceintes. Il peut y avoir des entretiens qui ont porté plutôt sur certaines questions, et les réponses de M. Hammadi auraient pu être différentes par rapport à tel ou tel interlocuteur qui lui aurait posé une question légèrement différente de celle que le secrétaire général du Quai d'Orsay lui aurait posée...
(A-t-il fait des demandes précises ?)
C'est la même chose, pourquoi demandez-vous au représentant de la France ce qu'a fait, ce que veut, ce que souhaite, ce qu'a dit M. Hammadi. Pouvez-vous le lui demander... Ainsi, vous aurez les réponses à vos questions.
 
20. Extrait du point de presse du Porte-parole du Quai d'Orsay le vendredi 19 mai 2000
Proche-Orient
(Qu'en est-il du rapport sur le sud Liban, y a-t-il du nouveau sur la FINUL et sur votre position ?)
Comme vous le savez, c'est le Conseil de sécurité qui devra se prononcer sur le renforcement éventuel et le redéploiement de la FINUL en cas de retrait unilatéral israélien du Sud-Liban. Pour sa part, la France se déterminera à titre national dans ce cadre lorsque toutes les garanties nécessaires au succès de l'opération auront été obtenues. Le président de la république s'est entretenu hier au téléphone avec M. Kofi Annan à ce sujet, à la veille de la présentation du rapport du secrétaire général au Conseil de sécurité et avant la seconde mission que va entreprendre M. Roed Larsen dans la région.
(Quelles sont les garanties ?)
Comme l'a déjà dit le ministre, il faut que les protagonistes, la Syrie, le Liban et Israël, clarifient leurs engagements et leurs intentions respectives de manière à apporter toute garantie en terme de sécurité pendant le retrait et pour l'après retrait.
(Cela concerne entre autres la question de l'ALS ?)
Oui. Ce n'est pas la seule question qui se pose mais c'est l'une d'entre elles.
(Au cas où vous accepteriez de renforcer la FINUL, ce renfort serait de quel ordre ?)
Vous voulez dire ''au cas où le Conseil de sécurité accepte de renforcer la FINUL...''
(Dans ce cas, si cette recommandation est faite par Kofi Annan, quelle garantie demandez-vous en France pour votre participation ? Avez-vous déjà évalué le nombre d'hommes nécessaires pour les envoyer là-bas ? Est-ce quelques centaines ? Quelques milliers ?)
C'est une question à poser à mon collègue de la Défense.
(Demandez-vous des règles d'engagement, une modification du mandat de la Finul ?)
Comme le ministre l'a dit lors de son voyage aux Etats-Unis, nous rappelons qu'il faut un certain nombre de garanties, notamment sur les intentions des uns et des autres, des assurances de sécurité, à la fois pendant et après le retrait. Nous demandons également un engagement clair du Conseil de sécurité. C'est pour cela que nous insistons sur le fait que c'est au Conseil de sécurité -- et à tous ses membres -- de prendre la décision, de manière à ce qu'il y ait un plein soutien de tous à la démarche qui consisterait à redéployer et à renforcer la FINUL. Le ministre l'a dit clairement lors de son voyage aux Etats-Unis. Troisièmement, il faudrait qu'il y ait des règles d'engagement qui permettent effectivement à la FINUL de remplir sa mission, si tant est que sa mission soit confirmée.
(M. Lahad a-t-il rencontré des responsables français ?)
Pas à ma connaissance.
(A-t-il présenté une demande d'asile ?)
Pas à ma connaissance.
(Quand vous parlez des garanties avant et après le retrait...)
Pendant et après.
(Quand vous parlez des garanties pendant et après le retrait, la France a-t-elle fait une demande précise à Israël concernant l'avenir des milices pro-israéliennes ?)
C'est l'une des questions qui se posent et sur lesquelles il reste un certain nombre d'engagements à prendre de la part des parties.
(Mais jusqu'à présent, qu'est-ce que la France a demandé officiellement à Israël de garantir à l'avenir ?) 
Nous attendons le rapport du Secrétaire général. Nous attendons ce qui va se passer lors de la deuxième tournée de M. Roed Larsen et ensuite, nous évaluerons la situation avec le secrétaire général nos collègues membres du Conseil de sécurité, à New York.
(On parle bien en ce moment d'un envoi éventuel de forces françaises, même s'il n'y a pas d'accord entre Israël et la Syrie. Il suffit que nous ayons des garanties internationales...)
La question ne se pose pas seulement à la France.
(Je voudrais savoir si, dans l'hypothèse où il n'y a pas d'accord israélo-syrien, nous serions prêts à y aller si nous avons certaines garanties et notamment des garanties du Conseil de sécurité. Parmi ces garanties, vous avez bien évoqué -- et je voudrais en avoir la confirmation -- un engagement du Conseil de sécurité et de tous ses membres pour qu'il y ait un plein soutien à cette démarche, pour renforcer notamment la FINUL. Cela veut-il dire que s'il y a une abstention au Conseil de sécurité et si les 5 membres permanents du Conseil de sécurité ne sont pas unanimes à soutenir la France, nous n'y allons pas.)
Vous savez que se tiennent en ce moment à New York, précisément, des consultations entre membres du Conseil de sécurité, en particulier entre membres permanents du Conseil de sécurité et également entre pays contributeurs de troupes. Il y a une double question qui se pose qui n'est pas réglée aujourd'hui, loin de là, en particulier pour les membres permanents et les membres contributeurs de troupes actuels ou potentiels, c'est l'avenir de la FINUL et l'éventuelle contribution que chacun est prêt à donner. Il se pourrait que certains pays membres du Conseil de sécurité donnent un soutien logistique, mais pas de contribution en hommes sur le terrain. Il se pourrait que certains membres du Conseil de sécurité prennent en charge certaines missions de surveillance que je ne préciserai pas à ce stade puisque la discussion a à peine commencé au niveau du Conseil de sécurité à New York. C'est tout cela que je veux dire...
(Que voulez-vous dire en parlant de garanties demandées aux parties ?)
Nous demandons des assurances, des engagements, des garanties.
(Quels sont ces engagements ?)
D'abord, nous attendons de la part de toutes les parties, une pleine coopération avec les Nations unies -- et la dernière déclaration présidentielle du Conseil de sécurité le souligne clairement. Nous appelons les parties, Israël, la Syrie, le Liban, à coopérer pleinement avec les Nations unies et à pleinement coopérer avec la FINUL.
(Allez-vous demander une nouvelle résolution sur le Sud-Liban ? )
Nous verrons ultérieurement quel type de texte est nécessaire. Il y a déjà les résolutions 425 et 426 et le rapport du secrétaire général sur l'application de la résolution 425 joint à la résolution 426. Si le rapport du secrétaire général change...
(Comment peut-il changer ?)
Ce ne sera pas le même que celui qui a été annexé à la 426.
(Quel est le calendrier de la semaine prochaine ?) 
S'agissant du calendrier, des délibérations sont prévues lundi ou mardi sur la base du rapport du Secrétaire général et ensuite peut-être y aura-t-il une nouvelle déclaration du président qui encouragera le Secrétaire général à poursuivre son travail. Après cela, M. Roed Larsen repartira dans la région pour précisément remplir l'objectif que je viens de vous indiquer, c'est-à-dire y voir plus clair concernant les assurances, les garanties, les conditions que nous demandons avant de prendre nos décisions.
(Sur l'engagement demandé à tous les membres du Conseil de sécurité pour être plus clair, demandez-vous aux Américains de venir, d'une manière ou d'une autre, avec des troupes ou d'autres moyens et si les Américains ne viennent pas, vous n'irez pas. Avez-vous éclairci ce point lorsque M. Védrine a rencontré les responsables américains à Washington il y a quelques jours ?)
Ce point a effectivement été soulevé par le ministre des Affaires étrangères français lors de ses entretiens à Washington, c'est pour cela que je m'y suis référée. Quel allait être l'engagement, en particulier des Etats-Unis dans cette affaire, cette question a été posée par Hubert Védrine auprès de ses interlocuteurs américains. Cela fait partie des sujets qui continuent d'être discutés.
(Quelle est la réponse ?)
C'est en cours de discussion.
(Ils n'ont pas dit non.)
Attendez, je n'ai pas dit que nous avions demandé aux Américains d'envoyer des troupes, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit. Sur l'engagement que l'on attend de la part des autres membres du Conseil de sécurité, en particulier des membres permanents y compris les Etats-Unis, c'est un sujet en cours de discussion et qui a été souligné comme important lors des entretiens que le ministre a eu à Washington la semaine dernière. Comme vous le savez, nous avons dit publiquement, à l'issue de ces entretiens, que nous allions nous concerter davantage, de manière plus approfondie entre Américains et Français. Un certain nombre de réunions doivent encore avoir lieu. Nous attendons de voir les résultats de cette concertation franco-américaine...
(Précision utile, nous sommes au fond du débat. Hubert Védrine a-t-il demandé à ses interlocuteurs américains que nous souhaitions avoir des troupes américaines à nos côtés dans la FINUL ?)
Sur ce sujet précis, je n'ai rien à ajouter à ce que j'ai déjà dit.
(Aimerait-on que les Américains soient à nos côtés dans la FINUL ?)
Pas de commentaire.

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