Journée d’études : Les émotions à l'œuvre
Vendredi 18 septembre 2020, Université de Perpignan Via Domitia / CRESEM
Qu’elle soit la joie, la colère, la tristesse, le dégoût, la peur, la
surprise, l’émotion est
une réaction (ou une réponse) brutale, à la fois psychologique et
physique, du sujet à
l’environnement. Étymologiquement, le mot repose sur le latin movere, «
mettre en
mouvement », verbe actif qui le distingue du mot sur lequel est
construit le mot
« passion » (pathos), à valeur passive. On voit ainsi combien, dans
l’émotion, le sujet est
acteur. L’émotion constitue en vérité un moyen d’adapter son
comportement à l’égard
des sollicitations qu’impose l’environnement.
Par sa nature, l’émotion met en jeu à la fois le corps et la
psychologie. Elle assume un
rôle de signal, qui induit une réponse, physiologique et / ou
psychologique, ainsi qu’une
fonction de communication, puisque toute expression de quelque émotion
que ce soit,
qu’elle se réalise via le corps ou via le verbe, induit à son tour une
réaction, qui peut
notamment être empathique ou agressive.
L’émotion repose sur un code culturel. Elle est, au fond, un langage, ce
qui induit une
part identitaire. Étonnamment, toutes les émotions ne sont pas également
partagées
d’une culture à une autre, et n’y trouvent pas non plus une même
traduction. Voilà qui
dit combien l’émotion a trait à l’identité. De même leur expression dans
la sphère privée
ou publique est diversement appréciée, selon les codes culturels du sujet.
Nous proposons donc de travailler sur ce vaste champ qu’est le lien
entre émotions et
identité, en nous intéressant à la fois à des œuvres artistiques ainsi
qu’à des
phénomènes historiques ou même d’actualité. En effet, les nouveaux modes de
communication mettent en évidence presque en permanence la part que
prennent les
émotions dans l’appréhension du présent et la fabrique de l’histoire. De
même, les
réseaux sociaux font la part pas toujours la plus belle aux émotions. La
démarche
linguistique peut également s’avérer fructueuse. Le discours des
émotions, quant à lui,
pourra faire l’objet d’études notamment comparatives. D’une culture à
une autre,
comment les émotions sont-elles traduites par le langage ? Que disent
les glissements
linguistiques relatifs aux émotions, au sujet de l’identité ? Enfin, on
pourra s’interroger
sur la place des émotions dans l’apprentissage d’une langue étrangère.
Comme on le voit, la réflexion sur les émotions, qui semblent à l’ordre
du jour au vu
des plus récentes publications sur le sujet, peut couvrir de nombreux
domaines et être
envisagée à partir de diverses approches. Cette journée d’études
pourrait être
essentiellement tournée vers les émotions et leurs modes d’expression,
mais n’exclura
pas les réflexions sur les rapports entre celles-ci et les sentiments,
ou les sensations, ou
encore les passions. Par les interrogations qu’elle espère soulever, à
défaut d’y
répondre, elle explorera les liens entre les émotions, leurs
manifestations et la question
du sujet : quelle place occupent les émotions dans la construction de
celui-ci, dans la
construction de l’identité ? Se singularise-t-on par les émotions ? Une
culture se
singularise-t-elle par la manifestation ou non de ses émotions ?
Les propositions de communications sont à remettre à Amélie Adde avant
le 17 avril 2020 : [log in to unmask]
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